L'Afrique du Sud tournait au ralenti mercredi en raison d'une grève générale, lancée par les syndicats, pour protester contre la flambée des prix du carburant, de l'électricité et des aliments qui affecte durement la population.

«Il n'y a pas de transport public, les mines ferment, l'industrie textile répond très bien», a assuré à l'AFP Patrick Craven, porte-parole de la puissante confédération syndicale Cosatu, qui ne pouvait pas encore communiquer de chiffres de participation.

La Chambre des mines a confirmé que le secteur «était affecté». Le premier producteur d'or du pays, Gold Fields, a précisé que dans ces quatre mines, seuls 7 à 40% des employés se sont présentés dans la matinée.

Le secteur industriel était également touché, le producteur automobile Volkswagen ayant même fermé son usine de Port-Elizabeth (sud) où sont produits 350 véhicules par jour.

Des grévistes ont également bloqué la circulation, notamment en montant des barricades dans la ville de George (Western Cape).

Vingt-et-un syndicats des secteurs privés et publics ont appelé leurs membres à la grève pour protester contre l'augmentation prévue de 27,5% du prix de l'électricité, mais aussi contre la hausse du coût de la vie en général.

Des manifestations sont également prévues en fin de matinée dans les grandes villes du pays.

«Tous les aspects de l'économie seront affectés», avait promis la veille Zwelinzima Vavi, secrétaire général du Cosatu, partenaire de la coalition au pouvoir.

Cette journée d'actions est le point d'orgue d'une campagne entamée en juin avec une série d'actions au niveau provincial. «Nous avons été capable de bloquer chaque ville du pays. On espère rééditer», avait ajouté M. Vavi.

L'inflation officielle en Afrique du Sud a atteint un taux annuel de 12,2% en juin et les prix du pétrole, du pain, de l'huile ou du lait se sont envolés ces derniers mois.

L'Afrique du Sud est la première puissance économique du continent mais 43% de sa population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 40% est sans emploi.