Le Premier ministre belge Yves Leterme a prévenu que les négociations entre Flamands et francophones sur la réforme des institutions belges étaient «dans une impasse presque totale», au risque de provoquer une crise majeure, a rapporté vendredi la presse néerlandophone.

«Nous sommes au bord du gouffre» et «il faut envisager la possibilité d'un échec», a estimé M. Leterme jeudi soir, selon De Standaard et Het Laatste Nieuws, lors d'une réunion du groupe parlementaire du «cartel» formé par son propre parti démocrate-chrétien flamand, le CDV, et ses alliés nationalistes de la NVA.

Cette réunion devait permettre au cartel flamand de faire le point, alors que la date limite du 15 juillet pour trouver un compromis entre les deux grandes communautés de Belgique se rapproche dangereusement.

La Flandre, partie la plus riche du pays et qui représente 60% des 10,5 millions de Belges, réclame une plus grande autonomie, ce que les francophones de Bruxelles et de Wallonie sont réticents à lui accorder par crainte d'une rupture de la solidarité nationale en matière financière et sociale.

Pour M. Leterme cependant, «les heures qui viennent vont être cruciales», a rapporté De Standaard, qui prévient en Une que «d'ici à la fin du week-end, on verra si un miracle est possible».

Après les législatives du 10 juin 2007, le différend sur la réforme de l'Etat belge et le problème clé du statut de la minorité francophone en périphérie de Bruxelles a empêché la formation du gouvernement Leterme jusqu'à mars dernier.

D'ici au 15 juillet, les cinq partis, dont trois francophones, de la coalition au pouvoir doivent aussi trouver un terrain d'entente sur les questions socio-économiques et budgétaires.

La dramatisation de la situation par M. Leterme peut avoir deux explications, selon des adhérents du CDV cités par la presse: «Soit il ne voit plus de solution et prépare la fin, soit il veut mettre la pression pour une ultime tentative».

De son côté, le chef du Parti socialiste, Elio Di Rupo, a prévenu jeudi qu'il y aurait un «immense problème politique» le 15 juillet si son parti n'obtenait rien en matière de réforme sociale. Tout en le qualifiant d'«hypothèse», M. Di Rupo n'a pas exclu un départ du PS du gouvernement.