Prague et Washington ont finalisé un ultime accord bilatéral pour le déploiement des forces américaines sur la future base antimissile prévue à l'horizon 2012 sur le territoire tchèque, a-t-on appris mardi auprès du ministère tchèque de la Défense.

«Tous les problèmes majeurs ont été résolus», a déclaré à l'AFP le porte parole du ministère, Andrej Cirtek, en précisant que cet accord technique dit SOFA (Status of Forces Agreement) serait soumis au gouvernement en septembre.

Pendant de longs mois, les négociations entre les États-Unis et l'ancien pays communiste avaient achoppé sur des questions de fiscalité.

Cet ultime point de litige a été résolu et les deux parties en sont désormais à retoucher la formulation des versions en anglais et en tchèque, selon M. Cirtek.

Une fois l'accord scellé, le gouvernement de centre-droite piloté par le premier ministre libéral Mirek Topolanek pourra soumettre au parlement tchèque sa décision de participer à la défense antimissile américaine en accueillant un puissant radar sur le terrain militaire de Brdy, au sud-ouest de Prague.

«Il semble que cela pourrait se faire lors de la session de septembre du parlement», a estimé le vice-premier ministre tchèque en charge des Affaires européennes Alexandr Vondra, cité par le quotidien «Hospodarske Noviny».

La majorité parlementaire requise étant loin d'être acquise, les libéraux les plus pro-américains et les moins pro-européens présentent le vote comme une contrepartie préalable à la ratification du Traité de Lisbonne, également prévue d'ici la fin de l'année.

Le but affiché des États-Unis, qui veulent coupler le radar à dix missiles intercepteurs en Pologne voisine, est de contrer de possibles tirs balistiques en provenance de pays comme l'Iran. Les Polonais ont donné leur accord final à la mi-août, six semaines après les Tchèques.

L'accord conclu avec les deux anciens pays communistes permet à Washington de marquer un point contre Moscou qui a menacé de riposter en cas d'installation de contingents américains équipés de systèmes antimissiles dans son ancienne zone d'influence de l'époque soviétique.