Un travailleur humanitaire japonais enlevé mardi matin par des talibans dans l'est de l'Afghanistan a été libéré dans l'après-midi, a annoncé le ministère afghan de l'Intérieur, mais l'employeur de l'otage et l'ambassade du Japon n'ont pas confirmé cette information.

Kazuya Ito, 31 ans, a été enlevé avec son chauffeur afghan par des hommes armés à 6h30 (22h00 HAE), dans le district de Kuz Kunar de la province de Nangarhar (est), alors qu'il arrivait sur le site d'une station hydraulique en construction, selon la police locale.

«Le ressortissant japonais enlevé ce matin a été libéré au cours d'une opération de police», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Zemaraï Bashary.

«Il a été retrouvé dans les montagnes, en bonne santé», a-t-il ajouté, précisant que des centaines de policiers et d'habitants de la région avaient participé aux recherches.

Cependant, l'organisation non gouvernementale (ONG) qui employait l'humanitaire, japonais, Peshawar-kai, n'a pas confirmé sa libération.

«Nous n'avons aucune information sur sa libération. Il y a beaucoup de confusion au sujet d'une personne qui a été retrouvée par la police et qui a l'air d'être japonaise», a expliqué à l'AFP Noor Zaman, responsable adjoint de l'ONG à Jalalabad.

«Nous avons d'abord été informés par le quartier général de la police de Nangarhar qu'il avait été libéré et ensuite, on nous a dit qu'il avait été capturé de nouveau par les talibans», a indiqué un membre de l'ambassade du Japon qui a requis l'anonymat.

De même, les autorités locales de la province de Nangarhar n'étaient pas en mesure de confirmer la libération.

«Nous le cherchons toujours, nous ne l'avons pas encore retrouvé», a assuré le gouverneur du district, Malim Mashooq.

«Nous n'avons pas encore retrouvé l'humanitaire japonais, nous multiplions les recherches dans la région, c'est une zone montagneuse, avec de nombreux arbres», a souligné le porte-parole du gouverneur de la province, Ahmad Zia Abdulzai.

Kazuya Ito était employé par Peshawar-kai, qui s'occupe de centres médicaux au Pakistan et en Afghanistan. Son chauffeur avait été libéré par la police.

Plusieurs centaines de membres des forces de sécurité afghanes avaient lancé une opération visant à libérer l'humanitaire japonais.

L'enlèvement et des combats avec les forces de sécurité ont été revendiqués par un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

«Nous avons enlevé un Japonais et son interprète afghan. Alors que nous les emmenions, nous avons été attaqués par les forces gouvernementales», a-t-il affirmé, faisant état de deux blessés dans ses rangs,

Les enlèvements d'étrangers se multiplient en Afghanistan, du fait de talibans ou de groupes criminels à l'affût de rançons.

Un volontaire japonais de 23 ans, l'étudiant Satoshi Nakamura, avait été enlevé en octobre 2007 par des délinquants dans le sud-est de l'Iran, près de la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan.

Il avait été libéré deux mois plus tard.

Deux enseignants japonais, un homme et une femme, avaient par ailleurs été tués par balles en Afghanistan en 2005, après s'être rendu pour des vacances dans la province de Kandahar (sud), un bastion des talibans.