La centrale nucléaire de Vandellos II, en Catalogne, une des six que compte l'Espagne, s'est arrêtée dimanche automatiquement à la suite d'un incendie dans son générateur d'électricité, un incident sans risques, selon l'autorité espagnole de sûreté nucléaire.

«Du point de vue de la sécurité, nous sommes relativement tranquilles», a affirmé par téléphone à l'AFP Rafael Cid, sous-directeur général de technologie nucléaire du Conseil de sécurité nucléaire (CSN), expliquant que l'incendie s'était déclaré dans un bâtiment séparé du réacteur nucléaire.

«L'incendie a eu lieu dans le générateur, un édifice conventionnel séparé du réacteur», a-t-il déclaré. Le générateur sert à transformer en électricité l'énergie dégagée dans le réacteur nucléaire.

L'incendie s'est déclaré dimanche matin à 08H49 (02H49 HAE) et a été éteint par les pompiers de la centrale vers 10H30, selon le CSN.

«Tous les systèmes de sécurité de l'installation ont fonctionné comme prévu», a précisé l'organisme dans communiqué.

«Le réacteur s'est arrêté automatiquement», a expliqué M. Cid.

«Actuellement, la centrale est à l'arrêt et stable», affirme le CSN qui précise que l'incendie «n'a eu aucun impact sur les travailleurs ou l'environnement».

Le CSN a activé un protocole d'urgence, «le plan d'urgence nucléaire de Tarragone (Penta)», du nom de la ville où se trouve Vandellos, au niveau d'alerte zéro, sur un total de quatre.

La durée de l'arrêt de la centrale n'était pas encore connue. «Le fabricant du générateur doit venir remplacer la partie endommagée», a expliqué M. Cid.

La centrale de Vandellos II est exploitée conjointement par les groupes énergétiques espagnols Endesa et Iberdrola. Construite en 1980, elle a une autorisation d'exploitation jusqu'en 2010.

Elle fait partie des installations gérées par l'Association nucléaire Asco Vandellos II (Anav), qui gère trois centrales en Catalogne.

L'Anav s'est retrouvée sur la sellette au début de l'année 2008, accusée de ne pas avoir correctement informé les autorités sur une fuite dans la centrale Asco I en novembre 2007.

L'incident, sans dangers significatifs pour les populations, selon le CSN, n'a été rendu public que cinq mois plus tard.

Le CSN a recommandé le 18 août au gouvernement d'infliger une amende record comprise entre 9 et 22,5 millions d'euros aux gérants d'Asco I.

Dans un communiqué diffusé dimanche, Greenpeace et Ecologistes en action, qui affirment qu'une grande colonne de fumée était visible vers 10H00 à Vandellos II s'échappant de la salle des turbines, ont demandé «que soit retirée à l'Anav l'autorisation d'exploiter les centrales qu'elle gère (Asco I, Asco II et Vandellos II) et d'arrêter préventivement leur activité face à l'accumulation d'incidents».

M. Cid a déclaré qu'une enquête allait être ouverte par le CSN pour déterminer les circonstances et les causes de l'incendie.

L'Espagne compte six centrales nucléaires en fonctionnement, avec un total de huit réacteurs qui produisent environ un quart de l'électricité consommée dans le pays, selon le CSN.

Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, au pouvoir depuis 2004, est partisan de l'abandon progressif du nucléaire.

Interrogée par l'AFP, la société gestionnaire du réseau électrique espagnol REE n'a enregistré aucun impact de l'arrêt de la centrale sur son réseau.