Un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) et son chauffeur, enlevés vendredi dans le sud-ouest de la Somalie, ont été tués par leurs ravisseurs, ont indiqué lundi leurs familles.

Les deux Somaliens avaient été enlevés près de Dinsoor, à 350 km à l'ouest de Mogadiscio, tandis qu'une troisième personne avait réussi à échapper aux ravisseurs.

«Nous avons vu leurs cadavres. Ils sont criblés de balles. Nous ne savons pas pourquoi ils les ont tués», a déclaré l'épouse de l'employé du PAM s'identifiant sous le seul nom de Isho.

«Nous nous préparons à les enterrer, nous avons retrouvé leurs corps brutalement mutilés à quelque distance de Dinsoor», a indiqué la soeur du chauffeur, Geni Abdullahi.

C'est la première mort violente d'un employé du PAM depuis 1993 en Somalie, a indiqué dans un communiqué l'agence onusienne qui s'est dit «choquée par cette attaque gratuite et barbare contre l'un de (ses) employés».

Un chef coutumier et une source onusienne avaient indiqué dimanche qu'un trésorier adjoint du PAM, un chauffeur du PAM et un proche du trésorier, voyageant à bord du même véhicule, avaient été enlevés vendredi par des hommes armés près de Dinsoor.

Les employés d'organisations humanitaires sont en permanence la cible d'attaques en Somalie, en guerre civile depuis 1991.

Au total six chauffeurs somaliens travaillant pour le PAM en Somalie ont été tués depuis le début de 2008.

Programme des Nations unies, le PAM vient en aide à 2,3 millions de personnes par mois en Somalie. L'ONU a prévenu que 3,5 millions de Somaliens auraient besoin d'aide alimentaire d'ici la fin de l'année, en raison notamment de la persistance de la sécheresse et de l'insécurité.

Des troupes éthiopiennes sont actuellement déployées en Somalie en soutien au gouvernement somalien, qui combat les insurgés islamistes. Ces derniers lancent des attaques quasi-quotidiennes, notamment à Mogadiscio.

Fin juillet, un des plus hauts responsables islamistes et partisan d'une ligne dure, cheikh Hassan Dahir Aweys, avait affirmé que les assassinats et enlèvements de travailleurs humanitaires en Somalie «devaient cesser».