Le président américain George W. Bush a salué prudemment samedi la signature par Moscou d'un plan de paix pour mettre fin au conflit avec Tbilissi mais a insisté sur le fait que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud doivent continuer à faire partie de la Géorgie.

La signature du plan, négocié par le président français Nicolas Sarkozy, qui doit mettre fin aux affrontements sanglants qui ont éclaté la semaine dernière, est une «source d'espoir», a déclaré le président américain.

«Maintenant, il faut que la Russie honore l'accord et retire ses troupes», a ajouté le président, qui s'exprimait depuis son ranch de Crawford.

«Maintenant que le président (russe) Medvedev a signé l'accord de cessez-le-feu, je pars du principe que les forces russes vont commencer à se retirer rapidement», a souligné la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, également présente à Crawford.

Elle venait d'informer le président Bush de son voyage éclair en Géorgie vendredi, où elle a fait signer l'accord de cessez-le-feu au président géorgien, Mikheïl Saakashvili.

L'accord de cessez-le-feu, qui n'a pas encore été rendu public, prévoit le retour des forces géorgiennes dans leurs cantonnements et le retrait des troupes russes vers leurs positions d'avant le début du conflit en Ossétie du Sud le 8 août.

L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, les deux régions séparatistes géorgiennes qui sont au coeur du conflit entre la Russie et la Géorgie, «font partie de la Géorgie» et «elles vont le rester», a affirmé le président américain, ajoutant «qu'il n'y avait aucune discussion possible sur le sujet».

M. Bush a insisté sur le fait que l'Abkhazie comme l'Ossétie du Sud faisaient partie intégrante de la Géorgie, «selon des frontières reconnues internationalement». «La communauté internationale stipule clairement qu'elles (les deux régions) font partie de la Géorgie», a martelé le président.

Vendredi, le président russe Dmitri Medvedev avait jugé «peu probable» que les Ossètes du Sud et les Abkhazes puissent continuer à «vivre dans un même État avec les Géorgiens».

Il a également été informé des progrès dans l'acheminement de l'aide humanitaire américaine, par son secrétaire à la Défense, Robert Gates.

Le ballet diplomatique pour résoudre durablement la crise se poursuit.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour examiner les «conséquences» de l'«agression» russe en Géorgie lors d'une rencontre extraordinaire, a indiqué vendredi le département d'État américain.

La Géorgie souhaite adhérer à l'Alliance atlantique, ce à quoi Moscou s'oppose très fermement.

À l'ONU à New York, les négociations sur une résolution du Conseil de sécurité demandant un cessez-le-feu dans le conflit russo-géorgien achoppaient vendredi sur des demandes russes, selon des diplomates qui espéraient toutefois un vote avant la fin du week-end.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devait pour sa part interrompre samedi ses vacances pour entamer des discussions privées avec les ambassadeurs des États-Unis, de la Russie et de la Géorgie, sur la manière d'officialiser le cessez-le-feu, avait indiqué vendredi un responsable de l'ONU, sous couvert de l'anonymat.

M. Ban demandera aux diplomates d'accélérer leurs efforts pour trouver un consensus sur le projet de résolution, selon ce responsable onusien. M. Ban devait s'adresser à la presse à l'issue de la rencontre, en début d'après-midi, selon cette même source.