La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a prévenu mercredi la Russie qu'elle risquait de «renforcer son isolement» international si elle ne respectait pas le cessez-le-feu dans son conflit avec la Géorgie, au cours d'un point de presse.

«Je dois dire que les rapports ne sont pas encourageants concernant le respect du cessez-le-feu par la Russie, (le respect) de l'engagement qu'elle a pris», a déclaré la chef de la diplomatie américaine au cours d'une conférence de presse.

«Cela ne servira qu'à renforcer l'isolement vers lequel la Russie se dirige», a averti Mme Rice, avant de s'envoler vers la France pour des entretiens avec le président français Nicolas Sarkozy, puis Tbilissi, où elle doit exprimer le soutien «inébranlable» des États-Unis aux Géorgiens.

«La Russie doit mettre fin à ses opérations militaires», a-t-elle insisté, précisant en avoir discuté dans la matinée avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

«Nous avons des rapports préoccupants en provenance de Géorgie, selon lesquels (la Russie) n'a pas mis fin à ses opérations militaires», a-t-elle dit. «Ces opérations doivent prendre fin, et prendre fin maintenant».

Mme Rice a souligné que les opérations militaires russes en Géorgie étaient allées «bien au delà de tout ce que quiconque pourrait appeler la protection» des civils et des forces de maintien de la paix en Ossétie du Sud.

«Ceci n'est pas 1968 et l'invasion de la Tchécoslovaquie, lorsque la Russie peut menacer ses voisins, occuper une capitale, renverser un gouvernement et s'en tirer», a-t-elle lancé. «Les choses ont changé».

Interrogée sur son analyse des motivations de Moscou en Géorgie, elle a répondu que «si message il y a, (...) ce n'est pas que la Russie peut utiliser sa puissance militaire de façon brutale contre un de ses petits voisins».

«Le message est que la Russie n'a peut-être pas accepté qu'il est temps d'oublier la Guerre froide et de passer à une nouvelle ère dans laquelle les relations entre États sont fondées sur l'égalité, la souveraineté et l'intégration économique», a-t-elle ajouté.

En réponse aux remarques de M. Lavrov qui a appelé les États-Unis à choisir entre le soutien à la Géorgie et la coopération avec Moscou sur les dossiers internationaux, Mme Rice a réaffirmé le soutien des États-Unis à la Géorgie.

«Pour ce qui est de choisir, les États-Unis ont très clairement exprimé leur soutien au gouvernement démocratiquement élu de Géorgie», a-t-elle déclaré.

«Cela me paraît surprenant qu'on puisse considérer les efforts de la Russie pour empêcher l'Iran d'acquérir les technologies pouvant mener à une arme nucléaire comme une faveur envers les États-Unis», a-t-elle ajouté.

Dans des propos diffusés par la télévision publique russe RTR, M. Lavrov a estimé que les États-Unis devaient choisir entre leur soutien à la direction géorgienne et un «partenariat réel» avec la Russie «concernant des questions nécessitant véritablement des actions collectives».