Le général américain David McKiernan, commandant en chef de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'OTAN en Afghanistan, s'est déclaré dimanche favorable à un retour des forces spéciales françaises dans ce pays.

«Nous accueillons volontiers toute contribution militaire à cette opération mais les forces spéciales se sont montrées particulièrement efficaces en Afghanistan», a-t-il déclaré devant la presse.

«Ainsi, si le gouvernement français voulait envoyer de nouveau des forces spéciales en Afghanistan, je les accueillerais à bras ouverts», a-t-il poursuivi.

Paris avait décidé en janvier 2007 de retirer la plupart de ses 220 soldats des forces spéciales déployés alors en Afghanistan. Présentes depuis juillet 2003 dans la province de Kandahar, ces unités d'élite avaient perdu au moins sept hommes dans les combats.

Comme on l'interrogeait sur la volonté du ministre français de la Défense, Hervé Morin, d'accroître les capacités de renseignement des forces françaises après la mort de dix soldats français lundi dans une embuscade, le numéro un de l'Isaf a estimé que «c'est tout à fait juste».

«Nos opérations doivent être basées sur de bonnes capacités de renseignement, à tout moment, et ce renseignement peut provenir de diverses sources, techniques, vidéo, radio et humaines», a-t-il relevé.

«Toutes sont très importantes et un commandant n'a jamais assez de capacités de renseignement», a encore souligné le général McKiernan.

Le numéro un de l'Isaf a par ailleurs indiqué qu'il n'avait pas l'intention de lancer une enquête sur les circonstances de la mort des dix soldats français.

«On est en guerre, ce ne sont pas des opérations de maintien de la paix», a-t-il souligné, «des gens vont perdre la vie, il y aura encore des combats entre une insurrection robuste et les soldats de toutes nos nations».

«Ainsi, à chaque fois que quelqu'un est tué, cela ne signifie pas qu'il y a une enquête», a relevé le général McKiernan.

L'Isaf comprend des soldats de 40 nationalités, dont quelques 3000 Français.

Le commandement français avait pour sa part indiqué dimanche qu'il bouclait un document dit de «retour d'expérience» pour déterminer les circonstances exactes de l'affrontement mais qu'aucune enquête de commandement n'avait été lancée pour le moment.

«Je suis certain qu'il y a des leçons à tirer de chaque engagement de ce type», a également jugé le général américain.

Les Français, a-t-il ajouté, sont «d'excellents soldats, bien entraînés et équipés» et «je ne remettrai pas en question leurs qualités tactiques».