En pleine incertitude sur son rôle lors de la convention démocrate dans deux semaines, Hillary Clinton a participé vendredi à une réunion de soutien à Barack Obama. La sénatrice de New York a appelé ses partisans à le soutenir face à John McCain, comme pour apaiser les craintes que les divisions des primaires ne ressurgissent à Denver.

«Tous ceux qui ont voté pour moi ou participé à un caucus pour moi ont tellement plus en commun avec le sénateur Obama qu'avec le sénateur McCain», a lancé Hillary Clinton sous les acclamations lors d'une réunion à Henderson dans la banlieue de Las Vegas. C'était sa première participation à une réunion de soutien d'Obama depuis leur meeting commun savamment mis en scène à Unity, dans le New Hampshire, en juin.

L'ancienne candidate à l'investiture démocrate a cité des questions clé sur lesquelles Barack Obama et John McCain divergent, comme les nominations à la cour suprême et la réforme du système de santé, pour appeler ses partisans à ne pas voter républicain lors de la présidentielle de novembre.

Son discours est intervenu alors qu'on venait d'apprendre que son époux, l'ancien président Bill Clinton et l'un des plus virulents critiques de Barack Obama lors de la campagne acharnée des primaires, prendrait la parole au troisième jour de la convention démocrate de Denver (25-28 août), qui investira officiellement le candidat du parti de l'âne à la présidentielle.

La nouvelle intervient dans un contexte apparemment tendu entre les Clinton et Barack Obama, qui fait craindre que les séquelles des primaires ne viennent entacher l'unité du parti à Denver.

Après plusieurs semaines de discussions sur la nature des interventions des Clintons lors de la convention, aucune décision n'a encore été prise sur la mention ou non du nom de Hillary Clinton lors du «roll call», l'appel au vote des délégués. La sénatrice de New York a laissé entendre que laisser ses partisans l'acclamer pourrait servir de catharsis salvatrice pour permettre au parti de tourner la page.

Certains des soutiens de Hillary Clinton se sont par ailleurs plaints haut et fort de la façon dont la seule femme candidate avait été traitée lors des primaires. Ses partisans ont obtenu que le projet de plate-forme démocrate précise que «nous pensons que nous battre pour notre pays signifie nous battre contre le sexisme et toutes les formes d'intolérance».

Côté républicain, la Maison Blanche a annoncé que le vice-président Dick Cheney, personnalité appréciée chez les républicains mais figure controversée sur le plan national, s'exprimerait lors de la convention républicaine avec le président George W. Bush.

Barack Obama, lui, est arrivé à Hawaï avec son épouse et ses filles pour une semaine de vacances en vacances à Oahu, où vivent sa soeur et sa grand-mère. Mais le futur candidat républicain n'en a pas moins entamé son séjour par une réunion très politique dans cet Etat qui devrait lui offrir son meilleur score en novembre. Devant des partisans au lagon Keehi près de l'aéroport d'Honolulu, il a expliqué que s'il était élu il apporterait des changements en matière d'investissements dans l'énergie solaire, éolienne et les biocarburants pour ne plus dépendre du pétrole étranger.

A Des Moines, dans l'Iowa, son adversaire John McCain a expliqué aux producteurs de maïs qu'il ne voulait pas subventionner leur éthanol mais souhaitait aider les produits agricoles dans le monde. «Mes amis on est toujours en désaccord sur une question spécifique et c'est sain. Je crois dans les énergies renouvelables. Je ne crois pas dans les subventions pour l'éthanol mais je crois dans les énergies renouvelables».

Cette position pourrait lui poser problèmes dans les États agricoles du Midwest traditionnellement républicains, où les biocarburants sont une aubaine financière pour les agriculteurs.