L'arrivée imminente de l'ouragan Gustav sur la côte sud des États-Unis a bouleversé la campagne présidentielle et le président George W. Bush a annoncé dimanche qu'il ne participera pas à la convention républicaine qui débute lundi à St Paul (Minnesota).

«A la lumière de ces événements, je n'irai pas dans le Minnesota pour la convention nationale républicaine», a déclaré le président Bush dimanche, ajoutant qu'il se rendrait en revanche lundi au Texas pour superviser un centre de coordination des opérations de secours pour Gustav.

La porte-parole de la Maison Blanche a souligné que M. Bush restait «attentif» à la progression de l'ouragan qui doit atteindre la côte sud des États-Unis lundi et ajouté que le vice-président Dick Cheney ne se rendrait pas non plus à la convention qui doit couronner John McCain comme candidat du parti républicain à l'élection présidentielle du 4 novembre.

L'épouse du président, Laura Bush, devait assister à la convention.

>>> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

John McCain a également modifié son programme de campagne et s'est rendu, avec sa colistière Sarah Palin, dans le Mississippi également menacé par l'ouragan. Tous deux doivent visiter un centre de commandement des opérations à Jackson, pour se rendre compte des préparatifs avant l'arrivée de Gustav.

Le candidat démocrate, Barack Obama, a indiqué de son côté qu'il était prêt à «activer une liste de deux millions de personnes» par courrier électronique pour trouver des volontaires afin d'aider les populations menacées par Gustav.

Interrogé par la presse lors de sa campagne dans l'Ohio (nord), M. Obama a en revanche expliqué sa réticence à se rendre lui-même sur place par le fait que cela risquait de mobiliser des moyens plus utiles ailleurs.

Interrogé sur la décision de son adversaire républicain de se rendre dans le Mississippi, il a estimé que «le fait que John (McCain) veuille se rendre compte de ce qui se passe est une bonne chose».

Mais, a-t-il ajouté, «ce qui me préoccupe toujours lorsqu'il y a une tempête, c'est de savoir si nous ne détournons pas certains moyens» sur place.

M. Obama a précisé que lui-même resterait vraisemblablement en-dehors de la zone d'impact de l'ouragan pendant le plus fort de la crise et verrait ensuite «comment être le plus utile possible».

Des responsables du parti républicain ont indiqué qu'ils tiendraient une conférence de presse à St Paul en début d'après-midi pour faire le point sur le programme de la convention républicaine.

L'ouragan devrait atteindre lundi la côte sud des États-Unis où l'état d'urgence a été décrété dans quatre États. Le maire de la Nouvelle-Orléans, Ray Nagin, a ordonné l'évacuation de la ville, qualifiant Gustav de «tempête du siècle».

Cet ouragan survient trois ans pratiquement jour pour jour après Katrina qui avait ravagé les côtes sud des États-Unis, provoquant la mort de quelque 1800 personnes.

A l'époque, les autorités fédérales avaient mis plusieurs jours avant de réagir et plusieurs responsables politiques avaient dénoncé l'incurie de l'administration Bush. John McCain lui-même avait jugé «honteuse» la réaction de l'Etat fédéral.

Samedi soir, à l'occasion d'une réunion publique à Washington (Pennsylvanie, est), M. McCain a demandé à ses partisans de prier pour que l'ouragan épargne les habitants du sud des Etats-Unis.

Le candidat républicain avait indiqué auparavant que la convention républicaine pourrait être suspendue si Gustav frappait durement les côtes américaines.

«Il ne serait pas convenable d'avoir un événement festif alors qu'une tragédie ou un défi terrible sous la forme d'un désastre national se déroule près de nous», avait-il dit.

La convention républicaine qui doit désigner formellement M. McCain comme candidat est prévue de lundi à jeudi à St Paul.

Dimanche, il restait 65 jours avant l'élection présidentielle américaine, prévue le 4 novembre.