Un automobiliste afghan qui n'a pas obéi aux ordres de s'arrêter alors qu'il s'approchait d'un convoi, a été tué mardi par des soldats de l'OTAN, dans le sud de l'Afghanistan, a annoncé mercredi la force internationale dans un communiqué

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L'incident s'est produit dans la province d'Helmand, un des principaux bastions des talibans et centres de production d'opium et a impliqué des soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN.

«Des soldats de l'Isaf patrouillaient quand un véhicule s'est approché d'eux, il n'a pas obéi aux injonctions visant à le faire rester à distance. Les soldats ont utilisé des signaux visuels, avec la main, le bras, des signaux sonores et lumineux pour qu'il s'arrête», a indiqué l'Isaf.

«Lorsque le véhicule est arrivé à 10 mètres d'eux sans ralentir, les soldats de l'Isaf, craignant une attaque, ont ouvert le feu. Le conducteur a immédiatement été conduit à une base voisine pour être soigné, mais il est mort des suites de ses blessures», a ajouté la force.

L'Isaf a rappelé que si ses soldats étaient entraînés à tout faire pour limiter les pertes civiles, ils devaient aussi assurer leur protection. En particulier, les véhicules locaux doivent toujours rester à bonne distance des convois de l'Isaf.

«L'Isaf regrette profondément la conclusion de cet incident qui fera l'objet d'une enquête approfondie», selon le communiqué.

Dans la même province d'Helmand, trois civils afghans ont été blessés dans un incident similaire mercredi.

«Une voiture a doublé une file de véhicules attendant à un poste de contrôle de l'Isaf et a tenté de forcer le passage mercredi près de Lashkar Gah. Les soldats de l'Isaf ont utilisé des signaux manuels, visuels et auditifs en vain, ils ont alors été obligés de tirer une balle en guise d'avertissement», a indiqué l'Isaf dans un autre communiqué.

«Malheureusement, la balle a ricoché, blessant le conducteur et deux passants, qui ont été conduits dans un hôpital proche», selon le communiqué, précisant qu'une enquête avait là aussi été ouverte.

Les forces étrangères en Afghanistan sont régulièrement accusées de provoquer la mort de civils dans leurs combats ou bombardements contre les insurgés.

Le président Hamid Karzaï et les autorités afghanes lancent régulièrement des appels à la prudence aux forces internationales, prévenant que de telles bavures risquent de retourner la population contre ces soldats étrangers et le gouvernement.

Au cours des quatre premiers mois de l'année 2008, environ 200 civils afghans ont été tués par les forces internationales, la plupart dans des frappes aériennes, avait indiqué mi-mai un rapporteur spécial de l'ONU, Philip Alston.