Israël va libérer plus de 150 prisonniers palestiniens le 25 août pour tenter de donner un nouvel élan à un processus de paix dans les limbes après l'annonce de la prochaine démission du premier ministre israélien Ehud Olmert.

Cette décision a été annoncée après une rencontre mercredi entre MM. Abbas et Olmert à Jérusalem, la première depuis l'annonce par le chef du gouvernement israélien de son intention de quitter le pouvoir après l'élection de son successeur à la tête du parti Kadima (centre) au pouvoir le 17 septembre.

«Nous nous sommes mis d'accord sur la libération de plus de 150 prisonniers détenus dans des prisons israéliennes avant la fin de ce mois», a indiqué M. Erakat, sans donner de précisions sur l'identité des détenus.

Par ailleurs, selon lui, les dirigeants palestinien et israélien devront se revoir «au cours des deux prochaines semaines».

«Israël va libérer des prisonniers palestiniens à la fin août dans un geste de bonne volonté envers les Palestiniens, en réponse à une demande du président Mahmoud Abbas», a de son côté indiqué le porte-parole de M. Olmert, Mark Regev.

«Nous espérons que ce geste aidera le processus de paix», a ajouté M. Regev, sans toutefois donner de précisions sur le nombre et l'identité des prisonniers à libérer.

Ces prisonniers seront élargis le 25 août, ont indiqué les deux parties.

L'opposition israélienne du Likoud a vivement protesté contre cette décision.

«Libérer des terroristes palestiniens sans contrepartie dans un geste envers Mahmoud Abbas est une erreur qui portera atteinte à la sécurité et aux efforts de libérer Gilad Shalit», soldat israélien détenu à Gaza par les islamistes du Hamas depuis plus de deux ans, a dénoncé le chef du groupe parlementaire du Likoud, Gideon Saar, dans un communiqué.

Lors de la rencontre, M. Abbas a appelé M. Olmert à libérer des chefs politiques palestiniens, dont trois hauts responsables: Marwan Barghouthi, un chef du Fatah --le parti du président palestinien--, Aziz Doweik, ancien chef du parlement palestinien et membre du Hamas, et Ahmed Saadat, chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Considéré comme l'un des principaux inspirateurs de l'intifada ayant débuté en septembre 2000, M. Barghouthi, un chef populaire, a été arrêté en avril 2002 puis condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien.

Ahmed Saadat, député au Conseil législatif palestinien (Parlement) a, lui, été capturé en mars 2006 par l'armée israélienne lors de la prise d'assaut de la prison de Jéricho, en Cisjordanie, où il était détenu.

Quant à Aziz Doweik, élu président du Conseil législatif palestinien en février 2006 après la victoire électorale du mouvement islamiste Hamas, il a été emprisonné en juin 2006 après un vaste coup de filet de l'armée israélienne contre son mouvement en Cisjordanie.

Les dirigeants palestiniens et israéliens ont également discuté du processus de paix. «Soit il y aura un accord sur tout (...), soit il n'y aura pas de solution», a souligné M. Erakat, rejetant tout «accord intérimaire ou partiel».

«Nous voulons un accord, un accord juste et je ne pense pas que le temps doit être une épée au-dessus de nos têtes», a-t-il ajouté.

MM. Abbas et Olmert s'étaient engagés en novembre dernier lors de la réunion internationale d'Annapolis (Etats-Unis) à tenter de parvenir à un accord cette année, avant la fin du mandat du président américain George W. Bush.

Mais l'annonce de la prochaine démission du chef de gouvernement israélien a porté un coup dur aux négociations.

Si, officiellement, l'Autorité palestinienne affirme que les déboires de M. Olmert sont une «affaire interne» à Israël, elle s'inquiète de sa succession, en espérant que la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui mène actuellement les négociations, remporte la course.