L'épouse de Barack Obama a promis que son mari serait un «président extraordinaire» lundi devant la convention démocrate de Denver (Colorado) où le parti s'efforce de présenter un visage uni après une campagne des primaires longue et acharnée.

«Je viens ici en tant que femme qui aime mon mari et qui pense qu'il sera un président extraordinaire», a déclaré Michelle Obama, oratrice vedette de la première journée du grand rendez-vous démocrate. Elle a aussi salué son époux, le premier Noir à être mis en orbite présidentielle, comme un homme du peuple.

«Barack et moi avons été élevés dans le respect de nombreuses valeurs qui sont les mêmes: il faut travailler dur pour obtenir ce que l'on veut dans la vie; votre parole est sacrée et il faut faire ce que vous avez dit; il faut traiter les gens avec dignité et respect, même si vous ne les connaissez pas, même si vous n'êtes pas d'accord avec eux», a-t-elle lancé.

Quelques heures avant le discours de Michelle Obama, l'épouse de John McCain, l'adversaire républicain de son mari, a annoncé qu'elle partirait bientôt en Géorgie dans le cadre d'une mission humanitaire. Cindy McCain a indiqué que son époux «soutenait pleinement» sa mission.

Avant Mme Obama, les 4 200 délégués ont acclamé le patriarche de leur parti, le sénateur Edward Kennedy, qui a effectué une apparition surprise sur scène, et bien qu'atteint d'un cancer incurable, a livré un discours très pugnace.

«Rien, rien n'aurait pu m'empêcher d'être à cette réunion ce soir», a-t-il dit, promettant d'assister à la prestation de serment du «président Obama» en janvier. Sa nièce Caroline, fille du président John Kennedy, a associé le nom de Barack Obama à ceux de son père et de son oncle.

Dans le public du Pepsi Center, une grande halle de sport, on distinguait notamment le colistier de M. Obama, Joe Biden, le candidat de 2004 John Kerry et l'épouse du gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger, Maria Shriver, une autre Kennedy. L'ancien président Jimmy Carter est monté sur scène mais ne s'est pas exprimé.

La convention, qui va investir officiellement le candidat, se veut aussi l'occasion de resserrer les rangs à deux mois de l'élection.

A ce titre, M. Obama et sa concurrente malheureuse des primaires Hillary Clinton ont multiplié lundi les gestes, alors que l'ex-Première dame va prendre la parole mardi soir à Denver.

S'exprimant devant des élus hispaniques, peu avant l'ouverture de la convention, Mme Clinton a appelé ses partisans d'origine latino-américaine à «travailler aussi dur pour Barack Obama que vous l'avez fait pour moi pendant les primaires».

Elle s'est aussi rebiffée contre l'utilisation de son image par l'équipe de campagne de M. McCain, qui reprend des archives où elle dénigre le manque d'expérience de M. Obama. Mme Clinton devrait autoriser ses partisans à voter s'ils le veulent pour M. Obama lors du scrutin prévu mercredi.

M. Obama a rendu hommage à son ex-rivale et a salué son appel à voter pour lui. «Elle ne pouvait être plus claire aujourd'hui. Elle n'aurait pas pu être plus claire au cours de ces derniers mois», a-t-il dit.

La convention se termine jeudi en apothéose par un discours du sénateur de l'Illinois dans un stade de football de 75 000 places proche du Pepsi Center.

Mais une partie de la base démocrate n'a pas encore digéré le résultat des primaires, selon un sondage lundi du journal USA Today qui révèle que 30% des démocrates ayant voté Clinton pendant les primaires ne voteraient pas pour M. Obama en novembre, quitte à choisir M. McCain.

Alors que ce dernier doit encore annoncer son colistier et que son parti tient sa propre convention la semaine prochaine à St Paul-Minneapolis (Minnesota), USA Today donne un avantage de quatre points seulement à Barack Obama (47% contre 43%), soit la marge d'erreur.