Une diplomate américaine a échappé mardi aux tirs de l'arme automatique d'un inconnu grâce à sa voiture blindée à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, non loin des zones tribales où l'armée combat les talibans proches d'Al-Qaeda, a indiqué la police.

Lynne Tracy, responsable de haut rang du consulat américain à Peshawar, se rendait à son travail quand un véhicule 4x4 s'est positionné en travers de sa route, a expliqué à l'AFP Arshad Khan, un officier de police de cette ville de plus de 2,5 millions d'habitants.

«Un homme a alors ouvert la vitre et tiré au fusil d'assaut kalachnikov mais la diplomate n'a pas été touchée», a-t-il ajouté.

Le chauffeur de la diplomate a effectué une rapide marche arrière et heurté un petit taxi à trois roues, dont le conducteur a été légèrement blessé, a poursuivi le policier.

Le ou les assaillants ont ensuite pris la fuite.

L'ambassade des États-Unis à Islamabad n'avait pas encore souhaité réagir en milieu de matinée.

Peshawar est la capitale de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), à environ 150 km au nord-ouest d'Islamabad.

Cette mégapole tentaculaire est en proie, selon le terme même du ministre de l'Intérieur récemment, à une «talibanisation» progressive, située non loin des zones tribales, frontalières avec l'Afghanistan, où Washington est convaincu qu'Al-Qaeda et les talibans afghans, soutenus par les talibans pakistanais, ont reconstitué leurs forces.

Et les États-Unis, dont le Pakistan est l'allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme» depuis septembre 2001, multiplient, depuis des mois, les pressions intenses sur Islamabad pour intensifier la lutte contre ces combattants islamistes qui mènent, à partir des zones tribales, des incursions de plus en plus fréquentes en Afghaistan pour attaquer les forces internationales.

Des missiles américains provenant d'Afghanistan s'abattent régulièrement sur les zones frontalières, ciblant des combattants d'Al-Qaeda selon Islamabad, mais tuant parfois des civils.

Sur le plan diplomatique aussi, Washington, principal bailleur de fonds, accentue la pression sur le Pakistan, seule puissance militaire nucléaire du monde musulman, mais celle-ci paye aussi un lourd tribut à la «guerre contre le terrorisme».

Outre des centaines de soldats tués depuis 2002 dans les zones tribales, près de 1200 personnes ont péri dans tout le pays en un peu plus d'un an dans une vague sans précédent d'attentats --suicide pour la plupart-- perpétrés par les talibans pakistanais proches d'Al-Qaeda.

Oussama ben Laden lui-même avait déclaré, il y a un an, le jihad --la «guerre sainte»-- au président pakistanais Pervez Musharraf, qu'il appelle «le chien de Bush», et à son armée.

M. Musharraf a démissionné de la présidence le 18 août, sous la menace d'une procédure de destitution par le gouvernement de coalition issu des législatives de février, lequel peine à gouverner, déchiré par des querelles intestines.