Les parlementaires népalais n'ont pas réussi samedi à élire le premier président du pays et à mettre fin à l'impasse politique dans laquelle la république du Népal se trouve depuis l'abolition de la monarchie, a annoncé la télévision officielle.

Aucun candidat n'a pu réunir les 298 voix nécessaires pour devenir le premier Président de la nouvelle république du Népal, a rapporté la télévision népalaise après un vote de l'Assemblée constituante.

Ce résultat va encore gêner les efforts des anciens rebelles maoïstes, qui ne détiennent qu'une majorité relative à l'assemblée, pour former le premier gouvernement républicain du Népal.

Seules quatre voix ont manqué au candidat arrivé en tête, Ram Baran Yadav, pour l'emporter, a précisé la télévision. Le candidat républicain Ramraja Prasad Singh, soutenu par les maoïstes sans être membre de leur parti, a recueilli 282 voix.

Ces deux candidats sont issus de l'ethnie Mahadhesi, originaire de la région du Terai, dont les représentants demandent une autonomie au sein d'un État fédéral. Ces revendications ont entraîné à plusieurs reprises de violents affrontements dans ces plaines frontalières de l'Inde.

Ramjara Prasad Singh, arrêté il y a une vingtaine d'années pour avoir participé à des violences contre le siège du Parlement et le Palais royal lors d'une manifestation contre la monarchie, était considéré comme le favori par les analystes.

Le pays est dans une impasse politique depuis que l'Assemblée, qui doit rédiger une nouvelle constitution a renversé le 29 mai le roi Gyanendra et aboli la monarchie.

Girija Prasad Koirala, considéré comme l'architecte de la «révolution», assure les fonctions de chef d'État et de premier ministre par intérim. Il avait démissionné le 26 juin, mais continue d'exercer ses fonctions en l'absence d'une autorité habilitée à accepter sa démission.

Les trois principaux partis, engagés dans un processus de paix qui a mené à la démobilisation des combattants maoïstes après dix ans de combats, espéraient parvenir à un consensus sur le nom du futur président.

Les discordes politiques ont toutefois obligé les parlementaires à organiser le scrutin de samedi. Aucune date n'a été fixée pour un nouveau scrutin.

Le nouveau président aura un rôle essentiellement honorifique, reprenant certaines des anciennes prérogatives royales.

Depuis sept semaines, la plupart des décisions politiques ont été paralysées par le blocage sur le choix du président. L'année fiscale est ainsi arrivée à son terme le 15 juillet, sans qu'un nouveau budget ait été voté.

Le niveau des salaires, les conditions de travail et le prix des carburants ont entraîné des grèves à répétition.

La désignation d'un président, qui pourrait accepter la démission du premier ministre intérimaire, ouvrirait la voie à la formation d'un gouvernement probablement dirigé par le maoïste Prachanda, dont le parti est toujours classé comme «organisation terroriste» par les États-Unis.