Le Parlement irakien a voté samedi le retour au gouvernement de six ministres sunnites, adoptant une proposition du premier ministre Nouri al-Maliki pour mettre un terme à un an de boycottage par le principal bloc de partis sunnites.

Les députés irakiens ont approuvé une liste de dix candidats, dont six membres du Front de la concorde nationale, le principal bloc de formations sunnites. Les quatre autres futurs ministres sont des chiites présentés comme indépendants.

Le Front de la concorde nationale, qui dispose de 44 des 275 sièges du Parlement, avait retiré en août dernier ses six ministres du gouvernement. Il reprochait au premier ministre de ne pas être parvenu à réduire le pouvoir des milices chiites ainsi que des campagnes d'arrestations et détention visant la communauté sunnite.

Un des six ministres était ensuite revenu au gouvernement, ce qui avait conduit à son exclusion de l'alliance sunnite.

Ce boycottage du principal bloc sunnite avait porté un coup à l'unité interconfessionnelle défendue par M. Maliki.

Ce dernier cherche depuis quelques mois à promouvoir la réconciliation et à faire revenir les sunnites au gouvernement dont le travail était considérablement handicapé par l'absence de dix ministres.

Le Front de la concorde nationale visait notamment les portefeuilles de l'Enseignement supérieur, de la Culture, des Affaires étrangères (comme adjoint du chef de la diplomatie), des Femmes, ainsi qu'un poste de vice-premier ministre, qu'ils ont obtenus.

Rafa al-Essawi, ancien adjoint au chef de la diplomatie irakienne de 2005 à 2007, revient ainsi au gouvernement en qualité de vice-premier ministre.

Les relations entre le chef du gouvernement et les députés sunnites se sont considérablement améliorées après les offensives lancées ces derniers mois contre les milices chiites à Bagdad et à Bassorah, dans le sud de l'Irak.

Un point de contentieux subsistait cependant entre les sunnites et le chef du gouvernement pour leur retour au gouvernement.

Le ministre de la Planification Ali Babban, qui était revenu au gouvernement après avoir démissionné, est dans le collimateur du Front de la concorde nationale. Mais Nouri al-Maliki l'a conservé à son poste.

Par ailleurs, les quatre ministres chiites qui entrent dans le gouvernement occupent les fauteuils laissés vacants après le départ en avril 2007 de quatre membres du mouvement du leader radical chiite Moqtada Sadr.