Alors que la Somalie connaît une nouvelle vague de violence, des pourparlers sous égide de l'ONU se sont ouverts samedi à Djibouti, pour tenter de sauver l'accord de paix avec une faction islamiste, menacé en outre par les dissensions au sein du gouvernement.

Cet accord avait été paraphé en juin avec une des branches les plus modérées de l'insurrection islamiste. Mais la faction la plus dure n'y a pas participé et l'accord de paix n'a que peu d'impact sur le terrain.

Les pourparlers à Djibouti visent à élargir les signataires, mais aussi à essayer de réconcilier le président somalien Abdullahi Yusuf et son Premier ministre Nur Hassan Hussein.

Ils interviennent alors que les affrontements dans le pays ont fait 70 morts en deux jours. Samedi, des combattants islamistes ont attaqué la ville de Belet Weyne, à 335 km au nord de Mogadiscio. On ne savait pas exactement le bilan des combats, mais un habitant a dit avoir vu 13 cadavres, dont ceux de quatre soldats éthiopiens, alliés des forces gouvernementales. Selon le maire Aden Abdi Isse, l'attaque a causé la mort d'au moins neuf insurgés. Il s'est refusé à fournir un bilan pour les forces gouvernementales ou à évoquer les victimes civiles.

Dans le même temps, le bilan des violences de vendredi dans la région de Mogadiscio s'est alourdi à au moins 60 morts, après la découverte de 16 nouveaux cadavres samedi matin.

Les forces gouvernementales avaient ouvert le feu après deux explosions près du convoi présidentiel sur la route de l'aéroport de Mogadiscio. Dans un autre incident, les forces éthiopiennes qui sont toujours présentes dans le pays après avoir chassé du pouvoir les membres des Tribunaux islamiques en décembre 2006, ont également ouvert le feu sur la route entre Mogadiscio et Afgoye, après avoir été la civble d'une attaque.

La fusillade a fait un grand nombre de morts, dans un secteur surpeuplé où vivent des milliers de déplacés, entassés dans des baraques de fortune sur le bord de la chaussée. «Ils ont tué tout le monde sur la route», expliquait une femme ayant fui les lieux. Les Ethiopiens ont notamment abattu tous les passagers de deux minibus qui suivaient leur convoi au moment de l'attaque: «le sang coulait des bus», a raconté Fadumo Kheyre, un autre témoin.