Le dalaï lama a souligné que le Tibet était «une cause pour la vérité et la justice», lors d'un entretien accordé samedi matin à Nantes à l'ex-candidate socialiste à la présidentielle française Ségolène Royal qui a annoncé son intention de se rendre au Tibet.

S'adressant brièvement à quelques journalistes admis à cette rencontre, le chef spirituel tibétain a déclaré qu'il «appréciait vivement» le soutien de Mme Royal, selon un enregistrement de ses déclarations obtenu par l'AFP.

«La cause du Tibet est une cause pour la vérité et la justice. Je considère que ceux qui soutiennent notre cause n'apportent pas un soutien pro-tibétain mais pour la justice», a ajouté le prix Nobel de la Paix avant son entretien avec Mme Royal qui s'est déroulé à huis clos.

La responsable socialiste a souligné que le dalaï lama était «un exemple pour la paix» et annoncé son intention de se rendre au Tibet, selon le même enregistrement.

«Il a trouvé que c'était une bonne idée et donc dès la semaine prochaine je vais demander aux autorités chinoises un visa pour me rendre au Tibet. Je crois que les choses pourront ainsi bouger», a-t-elle dit.

Rendant hommage au chef spirituel tibétain, «un homme qui souffre avec son peuple qui subit actuellement une répression féroce», Mme Royal a estimé que «la Chine retrouverait une respectabilité internationale si elle tenait sa parole (...) de renouer le contact et le dialogue avec le dalaï lama».

Le dalaï lama a entamé lundi une visite de douze jours en France durant laquelle il s'est déjà rendu dans plusieurs centres bouddhiques en région parisienne et dans l'ouest. Il entame samedi à Nantes un cycle d'enseignements de cinq jours, après y avoir prononcé vendredi devant plus de 9000 personnes une conférence sur le thème de la paix universelle.

Les rencontres politiques du dalaï lama lors de cette visite, qui a suscité des tensions entre la France et la Chine alors que se déroulent actuellement les JO à Pékin, ont pour l'instant été limitées.

Le prix Nobel de la Paix a été reçu mercredi à huis clos au Sénat par un groupe de parlementaires et rencontrera lundi le maire socialiste de Nantes Jean-Marc Ayrault.

Son entourage a annoncé qu'il recevrait mercredi à Nantes le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, une rencontre pas confirmée par le quai d'Orsay.

Alors que l'absence de rendez-vous avec Nicolas Sarkozy a fait polémique dans la classe politique française, le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement Roger Karoutchi avait indiqué mercredi que le dalaï lama serait reçu le 10 décembre à Paris par M. Sarkozy avec l'ensemble des prix Nobel de la paix.