Le Zimbabwe a mis un terme vendredi à la suspension de l'activité des organisations humanitaires, dont certaines étaient accusées par le régime de soutenir l'opposition, a-t-on appris de source officielle.

«Le gouvernement a levé avec effet immédiat la suspension des opérations des organisations non-gouvernementales (...)», a indiqué le ministère des Affaires sociales à la télévision.

Sont notamment concernées les organisations travaillant dans les domaines de l'aide alimentaire, l'aide d'urgence, le développement, la protection de l'enfance et le droit des personnes handicapées, ainsi que la lutte contre le sida, a-t-on précisé de même source.

Le régime avait suspendu début juin l'accréditation de toutes les ONG présentes dans le pays, les accusant de soutenir l'opposition avant le second tour de la présidentielle, le 27 juin.

Cette décision avait causé un très vif émoi parmi les organisations d'aide internationale, qui avaient mis en garde contre le risque d'une «crise humanitaire de grande ampleur».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait appelé mi-août le Zimbabwe à «lever immédiatement» toutes les restrictions empêchant l'acheminement de l'aide humanitaire dans ce pays, afin d'«empêcher une crise humanitaire catastrophique».

Selon les Nations unies, plus de 4 millions de Zimbabwéens (soit plus du tiers de la population) bénéficient de programmes humanitaires. Le Zimbabwe est également parmi les pays les plus touchés par le sida, avec 3000 décès par semaine liés à la maladie, selon le Conseil national du sida.

Robert Mugabe, 84 ans, a remporté le second tour de la présidentielle où il était seul en lice après le retrait de son rival, Morgan Tsvangirai, découragé par les violences contre ses partisans.