«La burqa, c'est une prison, une camisole de force», affirme la secrétaire d'État française Fadela Amara, saluant la décision récente du Conseil d'État, plus haute juridiction administrative, de refuser la nationalité française à une Marocaine portant la burqa.

Avec cette décision du Conseil d'État, «on est en train de réaffirmer le principe de l'égalité des sexes», a affirmé Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la politique de la ville dans une interview au Parisien de mercredi.

Cette décision est «un vrai tremplin pour l'émancipation et la liberté des femmes» et «peut dissuader certains fanatiques d'imposer la burqa à leur épouse», a affirmé la secrétaire d'État, musulmane pratiquante née en France de parents algériens.

Elle se dit par contre opposée à une loi interdisant la burqa, estimant que «l'arsenal juridique actuel suffit largement».

Appelant les femmes qui la portent «les corbeaux noirs», Mme Amara affirme cependant qu'«il faut combattre cette pratique obscurantiste qui met en danger l'égalité hommes-femmes».

Pour elle, voile et burqa, c'est «la même chose» car «tout est question de centimètres de tissus». «Je ne suis pas favorable au port du voile qui n'est pas un signe religieux mais, comme la burqa, un signe d'oppression des femmes», dit Fadela Amara.

Le Conseil d'État a confirmé en juin le refus d'octroyer la nationalité française à une Marocaine musulmane portant la burqa, en fustigeant «une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française».

Cette décision a été saluée par l'ensemble de la classe politique.

L'association Ni putes ni soumises qui lutte contre les violences faites aux femmes et dont est issue Mme Amara s'est dite dans un communiqué «soulagée», estimant qu'elle devait servir d'«exemple pour tous ceux qui se revendiquent des valeurs de la République».