L'Irak envisage de réactiver un important accord pétrolier signé il y a onze ans avec la Chine et qui avait été gelé en raison de l'embargo imposé par les Nations-Unies en 1990 puis le chaos après l'invasion américaine de 2003.

Le ministre irakien du Pétrole Hussein al-Chahristani a rencontré l'ambassadeur chinois à Bagdad Chang Yi pour redonner vie au contrat de 1997 qui accordait le droit d'exploration sur le champ pétrolier d'al-Adhab, situé à 180 km au sud-est de Bagdad.

«L'Irak et la Chine ont exprimé leur intérêt à finaliser l'accord pour développer le champ pétrolifère d'Ahdab», a indiqué dimanche un communiqué du ministère irakien du Pétrole. Ce champ découvert en 1979 contiendrait une réserve de 225 millions de barils de pétrole.

La construction d'une station électrique à An Najibia près de Bassorah, dans l'extrême sud de l'Irak, a également été discutée, a affirmé à l'AFP Assem Jihad, porte-parole du ministère du Pétrole. Il a précisé qu'une délégation irakienne allait se rendre dans les prochains jours en Chine pour rédiger les termes de l'accord.

En plein embargo, c'est la société d'État China National Petroleum Corp qui avait remporté le contrat d'une valeur à l'époque de 700 millions de dollars pour une durée de 23 ans. La production était estimée à 90 000 barils/jour.

De leur côté, les majors occidentales espèrent prendre pied en Irak et bénéficier à terme des gigantesques réserves de brut du pays. Elles étaient actionnaires de l'Iraq Petroleum Company, qui a eu le monopole sur les ressources irakiennes de 1925 à 1961. Le secteur pétrolier avait été progressivement nationalisé entre 1961 et 1972 et les Occidentaux avaient été chassés du pays.

D'ici juin 2009, le ministère du Pétrole devra départager une quarantaine de compagnies pétrolières étrangères pour des accords d'exploitation de «six gisements pétroliers et deux gisements gaziers».

Les autorités irakiennes ont pour objectif l'extraction, d'ici la fin de l'année, 3 millions de barils par jour (mbj) contre 2,5 mbj actuellement, soit le niveau de production qui existait avant l'invasion américaine de mars 2003.

Le but dans les cinq ans est d'atteindre une production de 4,5 mbj. Actuellement, 2,11 millions de barils sont exportés chaque jour.