La banque d'affaires américaine Morgan Stanley, dans le collimateur des autorités judiciaires, est disposée à racheter à ses clients les obligations ARS pour un montant pouvant atteindre 4,5 G$.

La banque d'affaires américaine Morgan Stanley, dans le collimateur des autorités judiciaires, est disposée à racheter à ses clients les obligations ARS pour un montant pouvant atteindre 4,5 G$, a-t-elle annoncé lundi dans un communiqué.

Cette annonce intervient après que la Justice de l'État de New York eut indiqué un peu plus tôt étendre son enquête sur les obligations «ARS» aux banques américaines Wachovia, JPMorgan Chase et Morgan Stanley, après avoir passé des accords avec leurs rivales UBS et Citigroup la semaine dernière.

Les obligations «ARS» («auction-rate securities») sont des produits financiers qui avaient été vendus à des investisseurs comme des titres dont il était aisé de se défaire.

Mais ces placements financiers ont été bloqués par la crise et plusieurs dizaines de milliers d'investisseurs ne parviennent plus aujourd'hui à les revendre. Environ 200 G$ d'ARS seraient actuellement bloqués, selon les sources financières.

L'offre de Morgan Stanley prévoit la reprise, à la valeur de l'achat, de 4,5 G$ environ d'obligations détenues par les investisseurs individuels et les oeuvres de charité notamment, qui les ont achetées à la banque avant le 13 février.

L'offre sera proposée sur une période de deux mois à compter du 30 septembre jusqu'au 30 novembre.

Morgan Stanley se propose également de prendre à son compte les pertes essuyées par les investisseurs individuels, qui ont acheté les ARS avant le 12 février et les ont revendues à perte entre cette date et le 11 août.

Pour les autres investisseurs, Morgan Stanley, considérée comme la quatrième institution financière le plus active sur ce marché, dit réfléchir à des solutions notamment pour les investisseurs institutionnels, qui se retrouvent dans cette situation délicate à cause d'elle.

Morgan Stanley dit espérer trouver des solutions d'ici la fin de l'année 2009.

Ce n'est pas la première fois que Morgan Stanley essaye de résoudre à l'amiable un différend semblable.

Jeudi dernier, le ministère de la Justice de l'État du Massachusetts (nord-est) avait annoncé avoir conclu un accord avec Morgan Stanley, qui s'est engagé à rembourser 1,5 M$ à deux municipalités de l'État qui avaient acheté des obligations ARS.

La banque Wachovia, qui fait aussi l'objet des enquêtes des autorités américaines, a annoncé de son côté lundi être «en discussions actives» avec celles-ci.

«Depuis la publication de nos résultats du deuxième trimestre, le 22 juillet, nous avons accru de 500 millions de dollars nos réserves pour litiges, afin de prendre en compte les récentes discussions en vue d'un accord amiable avec les autorités responsables des enquêtes en cours sur les obligations ARS», a-t-elle indiqué dans son rapport de résultat trimestriel, remis lundi au régulateur boursier (SEC).

Enfin la banque JPMorgan, considérée comme la troisième institution financière active sur le marché des ARS après Citigroup et UBS, elle a dit coopérer avec les autorités judiciaires, sans autre précision.

D'après les sources financières, JP Morgan aurait vendu environ 5 milliards de dollars d'ARS à ses clients individuels avant février.