Un nouveau corps a été retiré du bâtiment abritant un pensionnat pour filles qui s'est effondré vendredi matin dans le centre de la Turquie, ce qui porte à 17 le nombre de morts, ont indiqué les autorités locales et les secouristes, cités par les médias.

Le ministre de l'Intérieur Besir Atalay qui s'est rendu sur les lieux du drame, accompagné de plusieurs de ses collègues au sein du cabinet, avait auparavant fait état de 16 morts et de 27 blessées.

Le ministre a estimé entre 4 et 6 le nombre d'écolières toujours piégées sous les décombres.

L'effondrement du pensionnat, dirigé par une fondation religieuse et utilisé en été pour enseigner le Coran à des jeunes filles âgées de 8 à 16 ans, est survenu vers 02H00 GMT dans la localité montagneuse de Balcilar, près de Taskent, ville de la province de Konya, située à quelque 350 km au sud d'Ankara.

Une fuite de gaz, utilisé pour le chauffage, serait à l'origine du désastre, selon les médias et les témoignages des rescapées.

«Nous nous sommes levées au petit matin pour la prière. Je suis descendue pour faire mes ablutions. Du rez-de-chaussée venait un fort sifflement. Je suis rentrée dans la cuisine avec deux professeurs. L'un d'eux a dit: +un tuyau de gaz s'est débranché+», a raconté Merve Avci, 13 ans, à l'agence de presse Anatolie.

«Je suis remontée et cinq minutes plus tard une forte odeur de gaz est arrivée dans les dortoirs, immédiatement suivie par une forte explosion», a poursuivi la jeune fille, qui se trouvait dans une partie non effondrée du bâtiment de trois étages. «Nous avons senti des flammes monter tout près de nous.»

Rapidement secourue par une équipe de la sécurité civile, Merve ne souffrait que de légères écorchures, selon Anatolie.

Le bilan du drame, initialement estimé à sept morts, s'est alourdi au fil des heures avec la découverte de nouvelles victimes dans les décombres du bâtiment.

Au moins deux des blessées sont dans un état grave, selon Galip Sef, un responsable de l'hôpital local, qui a par ailleurs corroboré la thèse d'un accident lié au gaz.

«Au vu des brûlures constatées sur les blessées, nous pensons que l'effondrement du bâtiment a été causé par l'explosion d'une bonbonne de gaz», a-t-il déclaré, cité par Anatolie.

Les secouristes, qui oeuvraient sur les gravats plus de douze heures après le sinistre pour retrouver des personnes en vie, étaient aidés par des équipes de la gendarmerie et des chiens spécialisés dans la recherches des victimes d'effondrements, selon les images diffusées sur les chaînes de télévisions.

Après avoir demandé le silence à la foule assemblée aux alentours du lieu de l'accident, un secouriste a appelé avec un mégaphone les éventuels survivants à signaler leur présence en frappant sur les murs ou en criant, a rapporté Anatolie.

Des sons attestant de la présence d'au moins un survivant ont été entendus à la suite de cet appel.

Le ministère de l'Enseignement a ouvert une enquête sur l'incident car cet établissement était censé accueillir des garçons et une annexe a été construite sans l'autorisation nécessaire.

En 2004, l'effondrement d'un immeuble d'habitations de onze étages dans cette même province, dû à des défauts de construction, avait coûté la vie à 92 personnes.