Un nombre de véhicules militaires russes plus important que les jours précédents circulait jeudi en Ossétie du sud en direction de la Russie, mais des dizaines de camions continuaient de descendre du nord vers la région séparatiste géorgienne.

Dans le petit village de Vanel, sur la route de Tskhinvali, la capitale sud-ossète, quinze chars étaient rangés au bord de cet axe stratégique, canon tourné vers la frontière russe.

Un convoi de douze camions blindés, est passé dans la même localité, se dirigeant vers la Russie au nord, comme de nombreux autres transports de troupes, se déplaçant par groupes de deux ou trois.

On était toujours loin d'un départ massif de soldats russes, malgré l'annonce du retrait faite dimanche par le président Dmitri Medvedev et le rapatriement dûment médiatisé, d'unités symboliques en effectifs de Gori (centre de la Géorgie) mardi et de la région de Tbilissi, mercredi.

Au poste-frontière de Zaramag, des dizaines de véhicules bâchés dont une trentaine appartenant à l'armée, attendaient de pouvoir passer de Russie vers l'Ossétie du Sud, provoquant un énorme bouchon, tout à fait inhabituel.

Seule une poignée de réfugiés regagnaient le territoire indépendantiste pro-russe, malgré l'appel du président Edouard Kokoïty en vue d'une assemblée populaire jeudi après-midi.

À Kourta, à proximité de Tskhinvali, les mesures de contrôle avaient été renforcées jeudi. Trois chars et un transport de troupes y étaient déployés, et les militaires sud-ossètes se montraient pointilleux, mettant en outre en garde contre l'éventuelle présence de mines, sur les bas-côtés.

Au sommet d'un des blindés, à moitié dissimulé derrière des sacs de sable, un grand drapeau russe flottait au vent.

Quatre explosions ont soudain retenti au loin: «on est en train de déminer» a dit un soldat, donnant exactement la même explication que ses frères d'armes, à chaque fois qu'une déflagration se produit.

À l'approche de la capitale sud-ossète, deux bulldozers étaient à l'oeuvre, pour déblayer les décombres d'un village peuplé de Géorgiens avant la guerre, presque entièrement rasé. Des morceaux de métal le jonchaient en grande quantité, jusqu'à la chaussée.

À Tskhinvali, les rues étaient plus animées que les autres jours, en revanche moins de blindés étaient présents. Dans un quartier complètement dévasté par les combats, une jeune femme a assuré qu'elle se rendait «comme tous les autres» habitants de la cité, au rassemblement prévu à 15h00 sur la place du Théâtre.

Celui-ci devait être suivi d'un concert donné par l'orchestre du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, conduit par le célèbre chef d'orchestre russe d'origine ossète Valeri Guerguiev.