Quinze personnes ont été tuées et au moins 35 blessées dans une série d'attentats à la bombe à Bagdad et au sud de la capitale irakienne, a-t-on appris de sources gouvernementales.

L'attaque la plus meurtrière a fait 12 morts et 20 blessés dans l'explosion d'une bombe dans une camionnette près d'un bureau de délivrance de passeports dans le nord de Bagdad, selon des sources aux ministères de la Défense et de l'Intérieur.

Plusieurs des blessés ont été brûlés par les flammes qui ont endommagé les façades alentours.

Dans le centre-ville de Bagdad, une bombe a explosé au passage d'une patrouille de police, blessant neuf personnes, dont six civils, a-t-on précisé.

Deux autres civils ont aussi été blessés par un engin explosif qui visait

vraisemblablement des véhicules du gouvernement dans le quartier d'Al-Ghadir, dans le sud-est de la capitale, toujours selon les mêmes sources.

Ces trois attentats perpétrés à une heure de pointe sont les premiers dans la capitale irakienne depuis que trois kamikazes --probablement des femmes-- se sont fait exploser le 28 juillet sur le parcours de pèlerins chiites, tuant 25 personnes et en blessant environ 75.

Dans la soirée, à Hilla, à quelque 120 km au sud de Bagdad, trois consommateurs qui jouaient aux dominos ont été tués et quatre blessés dans l'explosion d'une bombe dans un café, selon le lieutenant de police Haïdar al-Khafadji.

Ces nouveaux attentats sont survenus alors que le Parlement devait examiner une nouvelle version d'un projet controversé de loi électorale rejeté par le conseil présidentiel en juillet, et qui a fait monter la tension dans la région de Kirkouk, au nord de Bagdad.

Mais le débat a été repoussé en raison d'un nombre insuffisant de députés présents à la session, selon une source parlementaire.

Des milliers d'Arabes ont manifesté samedi dans la ville de Hawija, dans le nord de l'Irak, pour dénoncer un projet de rattachement de la province riche en pétrole de Kirkouk à la région autonome du Kurdistan.

Kirkouk avait été placée par l'ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991.

Alors que les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak, ils exigent le rattachement de Kirkouk à leur région située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.

Les habitants arabes et turkmènes craignent eux d'être marginalisés si la gestion de la région passait aux mains des Kurdes.

Le 28 juillet, plus de 20 personnes sont mortes et 126 ont été blessées à Kirkouk dans un attentat suicide et un mouvement de panique qui a suivi lors d'un rassemblement de Kurdes contre le projet de loi électorale, qui traite notamment du statut de Kirkouk.