À une autre époque, les républicains auraient laissé toute la place aux démocrates à Denver, profitant de leur convention nationale pour se faire oublier.

Mais les deux grands partis américains ont commencé à mettre à mal cette tradition en 2004, dépêchant quelques têtes d'affiche dans les villes où la formation adversaire a couronné son candidat à la présidence. Quatre ans plus tard, les républicains remettent ça avec une stratégie encore plus agressive.

Ils ne se contentent plus de bombarder les journalistes de communiqués et d'envoyer des représentants en territoire ennemi. Chaque jour, ils produisent également des publicités qu'ils diffusent à la télévision ou sur l'internet. Deux d'entre elles mettaient en vedette Hillary Clinton dans le rôle de critique de Barack Obama. Les déclarations de la sénatrice de New York étaient tirées de sa course à l'investiture démocrate.

Les pubs ont pour objet de gagner des partisans d'Hillary Clinton à la cause du sénateur de l'Arizona. Elles pourraient se retourner contre les républicains.

«Les républicains mettent du sel sur nos plaies, dit Carolyn Maloney, élue new-yorkaise qui a appuyé Hillary Clinton lors des primaires. Je n'ai pas l'intention, de mon côté, de leur permettre d'exploiter nos divisions.»

Qu'à cela ne tienne. Les républicains poursuivent leur campagne à Denver, où ils ont établi leur quartier général non loin du Pepsi Center, lieu de la convention démocrate. C'est là qu'ils ont convoqué hier une conférence de presse à laquelle a participé Mitt Romney, ex-gouverneur du Massachusetts et vice-présidentiable républicain.

«Barack Obama est une bonne personne, mais je ne pense pas qu'il soit prêt à être président», a déclaré l'ancien adversaire de John McCain, critiquant les politiques intérieures du sénateur de l'Illinois.

Rudolph Giuliani est également arrivé à Denver hier. Sa première destination: un musée présentant une exposition sur la menace terroriste. Il tiendra sa propre conférence de presse aujourd'hui.

Et John McCain continue lui-même à faire campagne pendant la convention démocrate. Hier, lors d'un discours devant le congrès de l'American Legion, il a accusé son adversaire démocrate de douter du rôle bienfaisant de son pays sur la scène internationale.

«La puissance de l'Amérique demeure la plus grande force au service du bien de l'humanité», a-t-il déclaré.