Un ex-résident britannique détenu à Guantanamo (Cuba) a obtenu un jugement de la Haute cour de Londres jeudi qui oblige les autorités britanniques à rendre publics des documents qui, selon lui, prouvent que ses aveux ont été obtenus sous la torture.

Binyam Mohamed, un Ethiopien de 30 ans détenu sur la base navale américaine sur l'île de Cuba, doit comparaître devant un tribunal militaire et encourt la peine de mort s'il est condamné pour des faits de terrorisme.

Les deux juges de la Haute cour ont estimé que le ministre des Affaires étrangères David Miliband devait transmettre à la défense de M. Mohamed de façon confidentielle les informations qui le concernent et «qui sont non seulement nécessaires mais indispensables à sa défense».

Binyam Mohamed, qui a été fait prisonnier au Pakistan en 2002, est le dernier détenu à Guantanamo qui dispose du droit de rentrer en Grande-Bretagne, pour y avoir précédemment résidé.

L'ONG de défense des prisonniers Reprieve, qui assiste la défense de M. Mohamed, affirme qu'il a été exfiltré vers le Maroc «où il a été torturé avec des méthodes dignes du Moyen Age» avant d'être transféré à Guantanamo.

Selon Reprieve, les autorités britanniques détiennent des documents corroborant ces informations et qui vont à l'encontre des accusations américaines.

Un porte-parole du Foreign Office a précisé que Londres «examinait avec beaucoup d'attention les implications de ce jugement».

«Nous n'avons jamais contesté que les avocats de M. Mohamed devaient avoir accès aux informations qui l'aideraient pour sa défense dans un procès à Guantanamo», a-t-il ajouté.

Mais «pour des raisons importantes de sécurité nationale (...) nous ne pouvions accepter de rendre publiques volontairement ces informations», a-t-il souligné.