Un voyage du pape en Chine, comme l'a souhaité mercredi l'évêque de Pékin, est «totalement prématuré», a déclaré jeudi sur Radio Vatican le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.

Il a toutefois souligné que cette invitation peut être interprétée «comme un signe de disponibilité».

«Les déclarations de l'évêque Joseph Li Shan montrent que tous les catholiques chinois aiment et respectent le pape, reconnaissent son autorité et seraient heureux de le rencontrer, et cela est très positif et encourageant», a ajouté le père Lombardi.

«Nous espérons beaucoup que le pape viendra en Chine (...) Les rapports avec le Vatican ne cessent de s'améliorer», a déclaré mercredi soir au journal télévisé de la télévision italienne Rai, l'évêque de Pékin qui a été nommé par les autorités chinoises mais qui est également reconnu par le Vatican.

«Plusieurs problèmes importants ne sont pas encore réglés mais il existe de la part du Saint-Siège une volonté de continuer un dialogue loyal et constructif», a encore estimé le père Lombardi.

La Chine et le Saint-Siège n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1951.

Le rétablissement de ces relations est un enjeu pour Pékin, qui souhaite améliorer son image à l'étranger, mais le Vatican, qui cherche aussi à améliorer ses rapports avec les autorités chinoises, y met comme condition la possibilité de réunir sous l'autorité du pape tous les catholiques actuellement divisés entre «officiels» et «clandestins».

Les catholiques chinois sont estimés à quelques millions.

Le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, avait estimé début août, peu avant les Jeux olympiques, que Pékin avait envoyé des «signaux positifs» concernant la liberté religieuse.

Le pape a aussi tenu des propos apaisants à l'égard de Pékin, notamment sur les Jeux olympiques dont il a souhaité le plein succès et qu'il a qualifiés d'«événement de grande valeur pour l'humanité entière».