Le président syrien Bachar al-Assad a soutenu fermement l'opération militaire russe en Géorgie au cours d'entretiens jeudi avec son homologue russe, Dmitri Medvedev, qui ont aussi porté sur la vente de nouveaux types d'armement russes à Damas.

«Je voudrais exprimer mon soutien à la Russie» dans le contexte de la situation en Abkhazie et en Ossétie du Sud (deux territoires séparatistes georgiens), a déclaré M. Assad à Sotchi, dans le sud de la Russie, où il avait été invité par M. Medvedev.

Le numéro un syrien a estimé que «la réaction militaire (russe) était une réponse à la provocation géorgienne». Et d'ajouter: «Nous apprécions le courage de la Russie, qui a accepté les initiatives internationales et a décidé de retirer ses troupes de la zone du conflit» en Géorgie.

M. Medvedev l'a remercié pour son soutien face à «l'agression géorgienne» et a mis l'accent sur les liens privilégiés qu'entretiennent Moscou et Damas depuis l'époque soviétique.

«Nos relations sont traditionnellement un facteur clé dans les problèmes internationaux les plus compliqués», a-t-il affirmé à l'issue d'entretiens à la datcha au bord de la mer Noire.

Il n'y a pas eu de conférence de presse et les propos des deux hommes ont été rapportés par les agences de presse russes.

Le président syrien est le deuxième dirigeant étranger à se ranger au côté de la Russie face à la Géorgie, après le soutien apporté à Moscou par le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, tandis que le président vénézuélien, Hugo Chavez, a attribué la responsabilité du conflit à Washington.

La Russie a été vertement critiquée par l'Occident, notamment par les États-Unis, pour son opération militaire massive après l'offensive armée de la Géorgie pour tenter de reprendre par la force son territoire séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud.

Damas confirme ainsi son soutien sans faille à la Russie face à la «poursuite de la politique américaine du temps de la Guerre froide», comme l'a déclaré M. Assad dans un entretien publié avant sa visite en Russie.

Il a aussi été question de ventes d'armes russes dans le cadre de cette «visite de travail» du président syrien.

«Nous sommes prêts à examiner la demande syrienne à propos de l'achat de nouveaux types d'armement», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estimant que la position de la Russie était «claire» à ce sujet.

«Nous serons prêts à vendre à la Syrie des armes qui ont avant tout un caractère défensif et ne violent aucunement l'équilibre stratégique des forces dans la région», a-t-il ajouté, sans préciser les types d'armement en question.

Irritée par des survols fréquents d'avions militaires israéliens, la Syrie voudrait acquérir en premier lieu des missiles modernes de défense anti-aérienne.

Les entretiens avec M. Medvedev devaient porter aussi sur des «problèmes régionaux, en particulier les contacts indirects que nous avons pris récemment avec Israël», a confié M. Assad dans une interview au quotidien russe Izvestia.

À la veille de la rencontre entre MM. Medvedev et Assad, le président russe a eu un entretien téléphonique avec le premier ministre israélien, Ehud Olmert, portant sur les récents développements en Géorgie et la visite en Russie du président syrien, selon la radio militaire israélienne.

La Russie et la Syrie entendent par ailleurs développer leurs échanges commerciaux qui ont atteint l'an passé un milliard de dollars et ont presque doublé au cours des cinq premiers mois de l'année, comparé à la même période de 2007, selon M. Medvedev.