Au deuxième jour des jeux Olympiques de Pékin, un commissariat de police a été visé par un attentat dans la province musulmane chinoise du Xinjiang (ouest), deux policiers étant blessés et cinq assaillants tués, selon l'agence officielle Chine Nouvelle.

Il s'agit du deuxième attentat en moins d'une semaine ciblant la police dans cette région source de menaces islamistes, selon les autorités chinoises.

Les faits se sont déroulés au petit matin dans la ville de Kuqa : les auteurs de l'attaque ont lancé des engins explosifs depuis un taxi contre un commissariat de police et des bureaux, a indiqué Chine Nouvelle sans préciser s'il s'agissait d'édifices publics.

Les explosions ont été suivies d'une fusillade. La police a tué cinq assaillants.

Ces attentats sont survenus alors que les jeux Olympiques ont été ouverts vendredi soir à Pékin, où les autorités avaient évoqué des menaces terroristes tout en assurant pouvoir protéger les sites olympiques et touristiques.

La ville de Kuqa, située à 740 km de la capitale provinciale Urumqi, compte 400 000 habitants.

La sécurité a été renforcée dans le Xinjiang avant et durant les Olympiades. Un attentat a coûté la vie à seize policiers dans cette région, le 4 août dans la ville de Kashgar.

Les autorités chinoises avaient cité le Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM), une organisation islamiste séparatiste, comme pouvant être impliquée dans l'attaque, l'une des plus meurtrières en Chine de ces dernières années.

Les auteurs de l'attaque étaient ouïghours, membres de l'ethnie turcophone majoritaire au Xinjiang.

Plusieurs experts spécialisés en islam radical ont estimé que la capitale chinoise sous haute sécurité restait difficile à frapper pour les radicaux du Xinjiang, mais qu'en revanche ils pourraient perpétrer des attentats dans cette province.

A Pékin, à des milliers de kilomètres du Xinjiang, les Jeux se poursuivaient dimanche avec le début des finales de natation et l'un des sommets des JO en terme d'audience télévisée: le match de basket-ball entre la Chine et les Etats-Unis, sous les yeux du président américain George W. Bush.

Mais, avant la rencontre sportive, celui-ci avait un programme d'abord religieux et politique.

Le chef d'Etat américain a assisté dimanche à un office religieux dans un temple protestant de Pékin. Il a affirmé après la cérémonie que le gouvernement chinois n'avait rien à craindre de la liberté de culte.

«Dieu est universel, Dieu est amour, et aucun Etat, aucun homme ou aucune femme ne devrait avoir peur de l'amour de la religion», a lancé le président Bush.

Il devait ensuite être reçu par son homologue Hu Jintao, alors que le conflit armé russo-géorgien dans le Caucase, qui menace de faire tache d'huile, avait des répercussions jusque sur la grande fête planétaire des JO.

Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a demandé aux athlètes géorgiens de rester à Pékin et de lutter pour l'honneur de leur pays, même si celui-ci s'est déclaré samedi en «état de guerre».

Tout en affirmant son refus de politiser les Jeux, M. Bush a assuré qu'il soulèverait la question des droits de l'Homme lors de ses entretiens avec les dirigeants chinois, à commencer par celui prévu avec M. Hu ce dimanche à 12H30 locales.