Un juge fédéral de Washington a décidé jeudi que les conseillers à la Maison Blanche avaient l'obligation de témoigner devant le Congrès, un revers pour l'administration Bush qui opposait aux convocations des élus «l'immunité» des proches du président.

Le juge John Bates a estimé que l'ancienne responsable des services juridiques de la Maison Blanche, Harriet Miers, «ne possède pas l'immunité absolue» lui permettant de ne pas répondre aux citations à comparaître émanant du Congrès, «dans le contexte particulier» du conflit qui l'oppose aux élus.

La commission judiciaire de la Chambre des représentants avait cité à comparaître Mme Miers, une proche de George W. Bush, dans l'affaire du limogeage en 2006 de neuf procureurs généraux, qui avait été perçu comme une purge politique et conduit à la démission du précédent ministre de la Justice, Alberto Gonzales.

«Le coeur du litige concerne l'absolue immunité ou non des principaux conseillers du président pour se soumettre à une convocation du Congrès», écrit le juge Bates dans sa décision. Il rappelle d'ailleurs que celle-ci s'appuie sur la règle édictée par la Cour suprême elle-même, qui a «réservé l'immunité absolue à des circonstances très étroites», concernant les affaires de sécurité nationale ou de politique étrangère.

La décision ouvre la voie aux citations à comparaître de plusieurs autres conseillers, anciens et actuels, à la Maison Blanche, qui refusaient jusqu'ici de se présenter.

Ainsi début juillet, Karl Rove, ancien conseiller politique très proche du président, n'était pas venu devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants au nom de son «immunité».

Dans une lettre à son avocat, Fred Fielding, actuel conseiller de George W. Bush, assurait que «un actuel ou un ancien conseil du président bénéficie de l'immunité constitutionnelle» lui permettant de ne pas se soumettre à une convocation du Congrès «sur des sujets (...) en lien avec ses fonctions officielles» à la Maison Blanche.

«M. Rove n'a pas l'obligation de se présenter (...) en conséquence, le président l'a enjoint de ne pas le faire», ajoutait M. Fielding.