Quatre femmes et un enfant ont été tués jeudi par des soldats de la coalition internationale sous commandement américain, au cours d'une opération dans le centre de l'Afghanistan, a annoncé vendredi la coalition, qui a précisé avoir ouvert une enquête.

«Cinq non combattants ont été tués jeudi dans la province de Ghazni, au cours d'une opération des forces de la coalition destinée à lutter contre les talibans dans le district de Giro», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les soldats de la coalition ont été «menacés» par des hommes armés postés dans des bâtiments, selon le communiqué.

«Les soldats ont riposté, tuant les insurgés, mais aussi, par erreur, quatre femmes et un enfant qui se trouvaient avec eux», a poursuivi la coalition.

«Nous regrettons la mort de ces non combattants. Nous allons ouvrir une enquête approfondie sur ce sujet», a précisé une porte-parole de la coalition, le lieutenant-colonel Rumi Nielson-Green.

Les forces étrangères en Afghanistan sont régulièrement accusées de provoquer la mort de civils dans leurs combats ou bombardements contre les insurgés.

Le président Hamid Karzaï et les autorités afghanes lancent régulièrement des appels à la prudence aux forces internationales, prévenant que de telles bavures risquent de retourner la population contre ces soldats étrangers et le gouvernement.

En juillet, deux de leurs frappes aériennes ont tué 64 civils, pour la plupart des femmes et des enfants venant assister à un mariage, dans les provinces du Nouristan et de Nangarhar (est), selon des commissions d'enquête des autorités afghanes.

Au cours des quatre premiers mois de l'année 2008, quelques 200 civils afghans ont été tués par les forces internationales, la plupart dans des frappes aériennes, avait indiqué mi-mai un rapporteur spécial de l'ONU, Philip Alston.

Dans le même temps, 300 civils ont été tués lors d'attaques des talibans, les trois-quart au cours d'attentats suicides, selon lui.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'OTAN, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).