Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue syrien Bachar al-Assad n'ont pas évoqué samedi la question du tribunal international sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri car «c'est un sujet qui n'est pas négociable, pas discutable», a-t-on appris auprès de l'Elysée.

«Nous n'en avons pas débattu du tout parce qu'il n'y a rien à discuter, à négocier», a dit une source à la présidence française à l'issue de l'entretien de M. Sarkozy avec M. Assad.

Le tribunal «a été créé par décision du Conseil de sécurité des Nations unies. Il est en train de se mettre en place. La France a d'ailleurs apporté une contribution significative de 6 millions d'euros», a rappelé cette source.

«Le procureur continue à faire son travail. Son mandat a été renouvelé jusqu'à la fin de cette année. Nous espérons qu'il aura conclu ses travaux à cette époque. Sinon, le Conseil de sécurité, à sa demande, lui donnera encore une extension de son mandat», a-t-on ajouté.

«C'est un non sujet dans la relation franco-syrienne. La France n'a rien à dire sur le sujet. C'est la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité, qui a pris en main cette affaire, en liaison avec les autorités libanaises», a-t-on insisté de même source.

Les relations entre la France et la Syrie s'étaient nettement distendues après l'assassinat de Rafic Hariri, ancien chef du gouvernement libanais, en 2005. Un rapport de l'Onu a en effet mis en cause les services de renseignement syriens et libanais dans cet assassinat. Damas a toujours démenti.

Le président syrien Bachar al-Assad a fait samedi à Paris son grand retour sur la scène internationale, donnant son accord pour l'ouverture historique de relations diplomatiques entre Damas et Beyrouth.