L'Afrique du Sud a-t-elle trahi l'héritage de Nelson Mandela? La «magie de Madiba» peut-elle guider l'Afrique du Sud, voire l'Afrique, vers l'avenir?

Ces questions reviennent dans les analyses de presse et sur les blogues, alors que les récentes émeutes contre les immigrés et la victoire de Jacob Zuma à la tête de l'ANC ont démontré à quel point l'impatience et la frustration débordent dans le pays.

Le rapport de l'OECD sur l'Afrique du Sud publié cette semaine salue le respect des «règles macroéconomiques» depuis l'avènement de la démocratie en 1994, ce qui a permis, selon lui, d'assurer la stabilité et la croissance.

Mais cette «stabilité» est dénoncée au sein même de l'ANC et du pays comme «le maintien de l'apartheid économique», où la richesse reste concentrée dans quelques mains alors que près de 60% des 48 millions de Sud-Africains vivotent avec moins de 1$ par jour.

Le rapport de l'OCDE déplore l'aggravation du chômage à 40%, un taux qu'il qualifie de «très dommageable à l'économie et contribuant aux énormes inégalités». «L'héritage de l'apartheid mine l'Afrique du Sud», note le Financial Times de Londres.

Le pire, écrit News24 dans un reportage sur le Transkei de Nelson Mandela, c'est la misère rurale, les lenteurs de la réforme agraire et l'exode vers les villes des paysans, qui espèrent trouver du travail.

Le pays de Nelson Mandela dispose de potentiels énormes mais, vu des réalités sur le terrain, il est en train de devenir un dangereuse poudrière.