La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a évoqué la situation du Zimbabwe samedi en rappelant qu'une élection truquée en 1985 avait plongé son pays dans trente ans de guerre civile.

«En 1985, le Liberia a connu un simulacre d'élection, reconnu par l'Afrique et le reste du monde», s'est souvenue la présidente. «Trente ans de guerre civile et de dévastation ont suivi, avec des milliers de morts et des millions de déplacés. Cela n'aurait pas dû se produire», a-t-elle ajouté lors d'une cérémonie en présence de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela.

Mme Johnson Sirleaf a tenu à «exprimer (sa) solidarité avec le peuple du Zimbabwe, qui cherche des solutions à la crise dans son pays». «Je fais partie, j'espère, d'une nouvelle Afrique, une Afrique enracinée dans les nombreuses valeurs dont vous avez fait montre, président Mandela», a-t-elle ajouté, «et dans cette Afrique, tous les Africains ont une responsabilité pour notre avenir collectif. De ce fait, il est de ma et de notre responsabilité de nous exprimer contre l'injustice où qu'elle soit».

La présidente libérienne a été l'une des rares voix à dénoncer la réélection du président zimbabwéen pendant un récent sommet de l'Union africaine. Elle a aussi soutenu le projet de sanctions présenté par les Etats-Unis à l'ONU pour obliger Robert Mugabe à ouvrir des négociations de partage du pouvoir avec l'opposition. La Russie et la Chine y ont opposé leur veto lors du vote au Conseil de sécurité vendredi.