L'opposition politique au Zimbabwe se rapproche de la signature d'un document qui pourrait ouvrir la voie à des négociations de fond avec le régime de Robert Mugabe, a-t-on appris samedi auprès du principal parti d'opposition.

Un porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), premier parti d'opposition au Zimbabwe, a indiqué à l'AFP que sa formation était désormais «prête au décollage», concernant un pré-accord qui définirait le cadre et le modus operandi de négociations avec le pouvoir.

Le crédit, a expliqué le porte-parole Nelson Chamisa, en revient à «l'expansion» de l'effort de médiation survenu à Pretoria vendredi, où le médiateur sud-africain Thabo Mbeki a proposé un «groupe de liaison» incluant Union africaine (UA) et ONU au côté de sa médiation.

«C'est un développement positif, qui va amener de l'intégrité au processus, de l'endurance, de l'urgence», a poursuivi Chamisa. «Ce surcroît de crédibilité du processus place le MDC en position 'prêt au décollage'», a-t-il ajouté, se gardant pourtant d'évoquer une signature imminente.

Vendredi, le président Thabo Mbeki, à l'issue d'entretiens à Pretoria avec le président de la Commission de l'UÀ Jean Ping et un haut représentant de l'ONU pour l'Afrique, les a invités à participer à «un groupe de liaison», appelé à «soutenir» à sa médiation. Mais pas s'y substituer, a insisté Pretoria.

Selon des médias sud-africains samedi, la signature d'un accord préliminaire posant le cadre de négociations pouvoir-opposition pourrait intervenir dans les prochains jours, à la faveur d'un déplacement à Harare du médiateur Thabo Mbeki.

«Il n'y a aucun projet» de visite de M. Mbeki à ce stade, a assuré samedi à l'AFP la présidence sud-africaine.

Le Zimbabwe, en plus d'une crise économique grave et prolongée, est dans une impasse politique depuis la réélection contestée fin juin, sur fond de violences, du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 28 ans. Pouvoir et opposition se sont dit prêts à un dialogue, sous conditions.