Le candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain a annoncé jeudi qu'il rencontrerait vendredi le dalaï lama en marge d'une réunion électorale au Colorado.

«J'ai hâte de rencontrer un individu qui joue un rôle modèle sur la scène internationale et qui est un héros», a dit M. McCain au cours d'une conférence de presse en Ohio.

Le sénateur de l'Arizona a souligné qu'il admirait et respectait le chef spirituel des Tibétains «pour les efforts qu'il accomplit pour la liberté du peuple du Tibet et du monde entier».

M. McCain a précisé que la réunion avait été décidée d'un «commun accord» avec le dalaï lama.

Le dalaï lama se trouve actuellement dans le Wisconsin dans le cadre d'une manifestation religieuse organisée par une communauté bouddhiste. Il doit intervenir vendredi au cours d'un séminaire à Aspen, au Colorado. M. McCain de son côté doit tenir vendredi une réunion électorale à Denver, dans le même État.

La réunion entre le candidat républicain et le dalaï lama qui se déroulera à Aspen aura un «caractère privé», a précisé à l'AFP l'équipe de campagne du sénateur de l'Arizona.

Même si les États-Unis considèrent le Tibet comme faisant partie de la Chine, la question tibétaine est un sérieux contentieux dans les délicates relations entre les deux pays. Le gouvernement chinois considère le dalaï lama comme un dangereux séparatiste, le gouvernement et le Congrès américains voient en lui un champion des libertés.

En mars dernier, M. McCain avait qualifié de «mauvais traitements» la répression chinoise des contestataires tibétains.

«Ce qui se passe au Tibet est l'une des premières choses dont je parlerais si j'étais aujourd'hui président des États-Unis», avait-il affirmé à la sortie d'un entretien à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy.

«Cela n'est pas convenable», avait-il ajouté: «Les gens là-bas sont soumis à des mauvais traitements qui ne sont pas acceptables dans la conduite d'une puissance mondiale telle que la Chine».

«Les droits de l'Homme doivent être respectés, que cela soit au Tibet ou n'importe où dans le monde», avait estimé M. McCain, «et j'espère que la Chine annoncera qu'elle recherche activement une solution pacifique à cette situation, qui n'atteint pas seulement les droits humains des gens là-bas, mais aussi l'image de la Chine dans le monde».

M. McCain avait également estimé en avril que le président George W. Bush devait envisager de ne pas participer à la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin, «si la politique et les actions des Chinois ne changent pas».

M. Bush a finalement accepté l'invitation à se rendre aux Jeux.

Outre sa participation à la cérémonie d'ouverture le 8 août, M. Bush a publiquement demandé à son homologue Hu Jintao des billets pour le très attendu match de basketball entre les États-Unis et la Chine.