Le ministre afghan des Affaires étrangères, Rangin Dadfar Spanta, a affirmé mercredi à l'ONU que les trêves militaires observées par le gouvernement pakistanais dans les zones tribales du Pakistan ont un impact négatif sur la sécurité en Afghanistan.

«L'une des causes principales de la détérioration de la sécurité (en Afghanistan) est la trêve de facto qui prévaut dans les zones tribales de l'autre côté de la frontière», a dit M. Spanta lors d'un débat au Conseil de sécurité sur la situation dans son pays.

Le ministre faisait allusion aux discussions en cours entre les autorités pakistanaises et un seigneur de la guerre pro-Taliban, Baitullah Mehsud, qui a été accusé par le précédent gouvernement et par les Etats-Unis d'être responsable de l'assassinat en décembre de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto.

Mardi, des responsables afghans ont accusé Islamabad d'être impliqué dans un attentat suicide devant l'ambassade d'Inde à Kaboul qui a fait 41 morts, affirmant qu'il portait la marque des services de renseignement pakistanais.

«L'ennemi terroriste auquel nous faisons face est soutenu par une série complexe de réseaux et d'infrastructures et ne peut donc pas être défait uniquement par des opérations militaires en Afghanistan», a-t-il poursuivi.

«Des sanctuaires terroristes et un système complexe de financement, recrutement, armement et entraînement de candidats à l'attentat suicide sont en place hors de nos frontières», a ajouté M. Spanta.

Soulignant que le terrorisme «ne peut être défait si ses causes profondes ne sont pas traitées», il a affirmé que «le succès contre le terrorisme ne peut venir que d'une approche cohérente, intégrée, régionale et globale».