Les enfants sont les victimes oubliées du conflit en Afghanistan, a estimé jeudi une responsable des Nations Unies, qui a notamment dénoncé l'utilisation des enfants par des groupes armés, et la mort d'enfants dans des opérations militaires ou des attentats.

La représentante spéciale des Nations unies pour les enfants dans les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, s'est rendue en Afghanistan pour une visite de cinq jours.

«Je suis venue pour mettre en place un système pour recueillir et contrôler les informations sur la situation des enfants en Afghanistan, dans le cadre d'un rapport complet qui sera présenté en octobre au Conseil de sécurité des Nations Unies», a-t-elle expliqué au cours d'une conférence de presse.

«Les enfants sont les victimes oubliées du conflit», a-t-elle estimé. «Je ne pense pas que dans un autre pays au monde, les enfants souffrent davantage qu'en Afghanistan, non seulement en raisons des terribles violences de la guerre, mais aussi à cause de la terrible pauvreté et des travaux auxquels ils sont contraints», a affirmé Radhika Coomaraswamy.

La représentante des Nations Unies a dénoncé les violences contre les enfants, qu'elles viennent des groupes d'insurgés ou des forces de sécurité afghanes et internationales.

«Nous avons rencontré des enfants victimes des attentats des talibans et d'autres mutilés dans les bombardements et les raids nocturnes des forces étrangères. Nous avons demandé aux forces internationales de revoir leurs consignes et procédures pour minimiser les dommages collatéraux», a-t-elle souligné.

Mme Coomaraswamy a aussi fait état d'une utilisation accrue d'enfants au sein des groupes d'insurgés, y compris pour commettre des attentats suicides, mais aussi au sein des forces de police.

«Nous demandons à toutes les parties, et particulièrement aux éléments anti-gouvernementaux, de prendre des mesures pour empêcher les enfants d'être utilisés sur le champ de bataille», a poursuivi la représentante.

Elle a également fait part de son inquiétude face aux attaques visant les écoles, qu'elle a chiffrées à 228 en 2007, ayant fait 75 morts, et à 83 en 2008.

«Nous avons aussi eu connaissance d'accusations contre des officiers de l'armée impliqués dans des violences sexuelles contre des jeunes garçons. Ces pratiques doivent être éradiquées», a-t-elle également demandé.