La Cour constitutionnelle de Turquie a refusé hier de justesse d'interdire le Parti de la justice et du développement (AKP, islamiste) au pouvoir, évitant une crise majeure à ce pays gravement polarisé et engagé sur plusieurs fronts.

«Il a été décidé de ne pas dissoudre l'AKP», a annoncé le président de la Cour, Hasim Kiliç, brisant le suspense qui tenait le pays en haleine depuis des mois. Une demande d'interdire à 71 membres de l'AKP, dont le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, d'appartenir à un parti pendant cinq ans a aussi été rejetée.

«Ce verdict a levé l'incertitude qui pesait sur la Turquie», a déclaré Erdogan à des supporters survoltés au siège du parti à Ankara. «L'AKP n'a jamais été un foyer d'activités anti-laïques et il continuera de protéger les valeurs de la République», a-t-il lancé à ses partisans.

Il a appelé ses compatriotes à «renforcer la paix sociale», et promis que l'AKP agirait pour «rassembler tous les Turcs».

L'affaire Ergenekon

La Cour constitutionnelle de Turquie a refusé hier de justesse d'interdire le Parti de la justice et du développement (AKP, islamiste) au pouvoir, évitant une crise majeure à ce pays gravement polarisé et engagé sur plusieurs fronts.

«Il a été décidé de ne pas dissoudre l'AKP», a annoncé le président de la Cour, Hasim Kiliç, brisant le suspense qui tenait le pays en haleine depuis des mois. Une demande d'interdire à 71 membres de l'AKP, dont le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, d'appartenir à un parti pendant cinq ans a aussi été rejetée.

«Ce verdict a levé l'incertitude qui pesait sur la Turquie», a déclaré Erdogan à des supporters survoltés au siège du parti à Ankara. «L'AKP n'a jamais été un foyer d'activités anti-laïques et il continuera de protéger les valeurs de la République», a-t-il lancé à ses partisans.

Il a appelé ses compatriotes à «renforcer la paix sociale», et promis que l'AKP agirait pour «rassembler tous les Turcs».

Lourde amende

Mais 10 des juges, estimant l'accusation en partie fondée, ont décidé de priver l'AKP de la moitié de son financement public pour cette année - soit une perte de 20 millions de dollars.

«Le fait que 6 juges (sur 11) aient voté pour interdire l'AKP constitue un sérieux avertissement adressé à ce parti», a souligné Hasim Kiliç.

Pour Deniz Baykal, du Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïciste), le fait qu'une majorité des juges ont voté l'interdiction «confirme» les accusations portées contre l'AKP.

«Le pays a été polarisé entre laïcs et musulmans. Le gouvernement doit calmer la tension», a dit Cihan Paçaci, du parti d'opposition Action nationaliste (MHP).

L'UE, à laquelle la Turquie veut adhérer, a pris «bonne note» du jugement, a dit Olli Rehn, son commissaire à l'Élargissement.

La Turquie est aussi en guerre contre le parti autonomiste kurde PKK dont elle bombarde les bases dans le nord de l'Irak et qu'elle accuse de terrorisme: un attentat à la bombe a fait 17 morts et 150 blessés lundi à Istanbul.

Elle agit comme médiatrice aux pourparlers indirects entre Israël et la Syrie, et elle est aux prises avec l'immigration clandestine vers l'Europe: les corps de 13 illégaux morts asphyxiés dans un camion ont été découverts hier à Istanbul.

D'après Afp, Ap, Reuters, Zaman, Hurriyet, Cnn, Nyt, Xinhua,