Le PDG de Gazprom a déclaré dimanche à Téhéran que le géant russe était prêt à s'impliquer dans des projets gaziers et pétroliers iraniens, quelques jours après que le groupe français Total eut jugé trop risqué politiquement d'investir en Iran.

«Gazprom sera un partenaire coopératif de la République islamique d'Iran», a déclaré Alexei Miller au président iranien Mahmoud Ahmadinejad, lors d'une réunion à Téhéran, selon la télévision publique iranienne.

Il a fait part de la volonté du groupe russe, premier producteur mondial de gaz, de participer aux «grands projets pétroliers et gaziers, à (ceux de) South et North Pars, Azadegan et aux champs de la mer Caspienne.»

Le patron de Total, Christophe de Margerie, a jugé politiquement trop risqué d'investir pour l'instant en Iran, dans un entretien au Financial Times paru jeudi.

En réponse, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a affirmé samedi que l'Iran ne considérait plus Total engagé dans le projet gazier de South Pars.

Les capitales occidentales ont fait pression sur les entreprises de leurs pays pour qu'elles cessent de travailler avec l'Iran, et ce pour exhorter Téhéran à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce que la République islamique dément.

Face à ces pressions, l'Iran se tourne de plus en plus vers des entreprises asiatiques ou russes, affirmant même que des sociétés iraniennes peuvent développer seuls des projets gaziers ou pétroliers en Iran.

M. Ahmadinejad s'est dit de son côté très «intéressé par l'approfondissement des relations avec la Russie sur le plan des activités pétrolières et gazières», selon la télévision publique.

South Pars, considéré comme le plus grand gisement de gaz au monde, est partagé entre l'Iran et le Qatar, mais l'exploitation côté iranien est très en retard par rapport à celle menée par l'émirat.

Les secteurs pétrolier et gazier souffrent globalement d'un déficit d'investissements étrangers.

Azadegan est le plus grand champ pétrolier iranien, avec des réserves estimées à 42 milliards de barils. Son exploitation a débuté en février.