Quatorze opposants birmans ont comparu au tribunal à Rangoon pour avoir manifesté le 19 juin à l'occasion du 63e anniversaire de la lauréate du Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, a affirmé samedi un responsable gouvernemental ayant requis l'anonymat.

Cette source a dit ignorer quelles étaient les charges retenues, précisant seulement que «tous sont inculpés en vertu du code pénal».

Le groupe composé de 13 membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi et d'un moine bouddhiste avait été frappé par des forces pro-gouvernementales puis détenu devant le siège du parti alors qu'il protestait contre la privation de liberté de l'opposante.

Aung San Suu Kyi, qui se trouve toujours assignée à résidence aujourd'hui, a passé plus d'une douzaine des 19 dernières années en détention. La LND avait remporté les élections législatives en 1990 mais la junte militaire au pouvoir avait refusé de reconnaître cette victoire.

Un porte-parole de la LND, Nyan Win, a déclaré être au courant de la comparution de ses camarades mais ignorait s'ils avaient été inculpés ou s'il ne s'agissait que de prolonger leur détention.

Les Nations unies estiment que la Birmanie comptait un millier de prisonniers politiques avant les manifestations pour la démocratie réprimées dans le sang en septembre 2007. Plusieurs centaines d'autres se seraient ajoutés au compte depuis.

Vendredi, quatre autres membres de la Ligue arrêtés en mars ont été condamnés à des peines d'un an de prison pour avoir fait campagne pour le «non» au référendum de mai sur le projet de Constitution du gouvernement militaire, selon Nyan Win. L'opposition estime que ce texte est surtout destiné à perpétuer le régime des généraux. La junte affirme que le «oui» l'a emporté à 92%.