Un bombardement américain dimanche dernier a causé la mort de 47 civils afghans qui se rendaient à un mariage, a annoncé vendredi le responsable de la commission gouvernementale chargée d'enquêter sur l'incident.

Cette frappe aérienne dans le district de Deh Bala (province de Nangrhar), a également fait neuf blessés, selon Burhanullah Shinwari, vice-président du Sénat, chargé par le président afghan Hamid Karzaï d'enquêter sur cette affaire. Parmi les victimes figuraient 39 femmes et enfants, dont la mariée, a-t-il précisé. «C'étaient tous des civils, sans liens avec Al-Qaeda ou les talibans».

Dimanche, l'armée américaine avait démenti que son bombardement ait fait des victimes civiles, affirmant avoir visé un groupe de combattants extrémistes. Dans le même temps, les responsables locaux afghans faisaient eux état d'un bilan de 27 victimes civiles.

Vendredi, le porte-parole de l'armée américaine, le lieutenant Nathan Perry, a déploré «la tragédie qu'est la perte de vies innocentes», assurant que «des civils ne sont jamais pris pour cible» et que «nos force font de leur mieux pour éviter des pertes civiles». Selon lui, les forces de la coalition dirigée par les États-Unis enquête toujours sur ce qui s'est passé.

Selon le responsable de la commission d'enquête afghane, le cortège de mariage s'est fait tirer dessus à deux reprises alors qu'il se rendait à pied du village de la mariée à celui de son futur époux.

Les neuf membres de la commission d'enquête ont été dépêchés sur les lieux du drame mardi pour rencontrer les témoins et les proches des victimes, et ont regagné Kaboul vendredi. Ils ont distribué aux proches 2000 dollars pour chaque personne tuée et 1000 pour chaque blessé.

Les bavures des forces étrangères ont déclenché la colère dans la population afghane, affaiblissant également la position du président Karzaï, soutenu pour les forces américains et de l'OTAN déployées en Afghanistan.