Le premier ministre israélien Ehud Olmert a eu dimanche à Paris des discussions indirectes avec le président syrien Bachar al-Assad par l'intermédiaire du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-on appris de source israélienne.

«On est encore dans le dialogue indirect, mais à haut niveau», a déclaré une source diplomatique israélienne à l'AFP.

M. Olmert a rencontré son homologue turc dans un grand hôtel parisien, selon cette source, pour le «remercier» pour son rôle d'intermédiaire dans les discussions de paix entre Israël et la Syrie. M. Olmert a souligné «le sérieux avec lequel Israël traite ce dossier», a rapporté ce diplomate.

Le chef du gouvernement turc a ensuite été reçu par le président Assad.

M. Erdogan a déclaré dimanche, après cet entretien, avoir «beaucoup d'espoir» au sujet des négociations de paix indirectes syro-israéliennes, menées sous l'égide de la Turquie.

«Nos espoirs sont très grands. Notre détermination est ferme et nous allons poursuivre les efforts pour parvenir à des résultats même si cette affaire nécessite de la prudence», a-t-il affirmé à la presse.

«Les négociations vont se poursuivre», a encore dit M. Erdogan, avant le début du sommet de l'Union pour la Méditerranée.

Ces pourparlers «à travers la médiation turque constituent une préparation aux négociations directes», a pour sa part estimé Bousseina Chaaban, porte-parole de la présidence syrienne.

Le président Assad avait souhaité samedi que Washington et Paris puissent «contribuer» à un accord de paix israélo-syrien, mais avait exclu des négociations de paix directes avec Israël avant l'installation de la prochaine administration américaine, prévue fin janvier 2009.

M. Olmert a quant à lui exprimé l'espoir que les négociations indirectes «débouchent prochainement» sur des négociations directes.

Après un gel de huit ans, la Syrie et Israël ont annoncé en mai avoir repris des négociations indirectes, afin de parvenir à un accord de paix.

Israël et la Syrie sont toujours formellement en état de guerre, depuis 1948.

La Syrie réclame, en échange de la paix, la restitution intégrale du plateau du Golan, annexé par Israël après sa conquête durant la guerre de juin 1967, jusqu'aux lignes du 4 juin 1967.

Israël a jusqu'à présent rejeté cette exigence, tout en acceptant le principe d'un retrait en échange de la paix, et réclame de son côté que la Syrie cesse tout soutien aux « groupes terroristes», en référence aux mouvements islamistes palestiniens et au Hezbollah, un mouvement chiite libanais. Israël demande aussi à Damas de prendre ses distances avec l'Iran, l'ennemi principal de l'État juif au Moyen-Orient.