La juge sud-africaine de la Cour pénale internationale (CPI) Navanethem Pillay devrait être nommée Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, pour succéder à la Canadienne Louise Arbour, a-t-on appris vendredi de sources onusienne et diplomatique.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, devrait annoncer son choix prochainement, selon ces sources. La décision devra être approuvée par l'Assemblée générale de l'ONU, où siègent les 192 Etats membres.

M. Ban a mené lui-même un long processus de sélection à l'issue duquel s'est dégagée une liste réduite de trois candidats composée de Mme Pillay, de l'avocate pakistanaise Hila Jilani et d'un ex-conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du

génocide, l'Argentin Juan Mendez, selon ces sources.

La juge Pillay, née en 1941 et d'origine tamoule, siège à la chambre d'appel de la CPI depuis 2003. Elle était auparavant juge au Tribunal pénal international pour le Rwanda. Dans cette fonction, elle avait joué un rôle déterminant dans la définition du viol comme arme de guerre institutionnalisée et crime de génocide.

En 1967, Mme Pillay était devenue la première femme à ouvrir un cabinet d'avocat dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal et la première femme noire à siéger à la Cour suprême dans son pays.

Mme Pillay aura la tâche difficile de succéder à Mme Arbour, âgée de 61 ans, qui a quitté ses fonctions fin juin à l'issue d'un mandat de quatre ans.

Louise Arbour a réussi à renforcer le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme durant son mandat mais Mme Pillay devra batailler ferme pour résister à l'influence d'Etats qui rêvent de museler la conscience de l'ONU.

Mme Arbour, devenue mondialement célèbre en 1999 en inculpant l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international, s'est souvent attirée à l'ONU les foudres de nombreux Etats et non des moindres en condamnant les violations des libertés fondamentales.

Mme Pillay aura notamment fort à faire avec le Conseil des droits de l'homme, institution qui rassemble 47 pays membres dont tous ne sont pas des modèles en la matière.

Le Conseil, dominé numériquement par les pays en développement et boudé par les Etats-Unis, tend à se focaliser sur la critique d'Israël et peine à se mobiliser sur d'autres crises, comme celle du Darfour.