Finir la guerre en Irak «de façon responsable» et «mener à bien» le combat contre Al-Qaeda et les talibans sont les deux principaux objectifs que le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama s'est fixé mardi s'il devient le prochain président américain.

Le sénateur de l'Illinois (nord), qui s'apprête à effectuer une tournée en Europe et au Proche-Orient la semaine prochaine et, à une date non précisée pour des raisons de sécurité, en Irak et en Afghanistan, a vivement critiqué le président George W. Bush et son adversaire républicain John McCain dans un discours dont des extraits ont été diffusés à l'avance par son équipe de campagne.

«Comme le président Bush et le sénateur John McCain auraient dû s'en rendre compte, le front central de la guerre contre le terrorisme n'est pas l'Irak, et ça ne l'a jamais été», devait dire M. Obama.

«La base Al-Qaeda est en train de s'étendre au Pakistan, probablement pas plus loin de son ancien sanctuaire afghan qu'un trajet de train entre Washington et Philadelphie», a ajouté M. Obama, soulignant que «s'il y un nouvel attentat contre notre patrie, cela viendra probablement de la même région où le 11 septembre avait été préparé. Et pourtant aujourd'hui nous avons cinq fois plus de militaires en Irak qu'en Afghanistan.»

«Cette guerre (en Irak) pèse sur notre sécurité, notre statut dans le monde, notre armée, notre économie et les ressources qu'il nous faut pour faire face aux défis du 21e siècle», a ajouté le sénateur de l'Illinois, qui s'était opposé à la guerre en Irak dès 2002, avant même qu'elle ne soit lancée.

Le candidat démocrate a souligné sa volonté de «finir la guerre en Irak de façon responsable, mener à bien le combat contre Al-Qaeda et les talibans, sécuriser les armes et matériaux nucléaires (en les mettant hors de portée) des terroristes et des États voyous, arriver à une véritable sécurité énergétique, reconstruire nos alliance pour être à la hauteur des défis du 21e siècle».

M. Obama a expliqué qu'il souhaitait développer une stratégie de sécurité pour les États-Unis qui ne se concentre pas seulement sur Bagdad, mais aussi sur Kandahar et Karachi, Tokyo, Londres, Pékin et Berlin.

M. Obama qui selon un sondage publié mardi possède un avantage de neuf points sur M. McCain doit encore convaincre qu'il ferait un bon commandant-en-chef. Selon un autre sondage publié mardi, seulement 48% des Américains voient en lui un bon commandant-en-chef, contre 72% qui ont une opinion similaire de John McCain, un ancien prisonnier de guerre au Vietnam.

Mais ce sondage pour le Washington Post et la chaîne ABC met virtuellement à égalité les deux hommes pour la confiance qu'ils inspirent pour gérer la guerre en Irak (McCain 47%, Obama 45%). Et les personnes interrogées sont partagées pratiquement à égalité sur l'opportunité d'un calendrier de retrait, préconisé par Barack Obama (50% s'y disent favorables, et 49% défavorables).

Réagissant par avance au discours de son adversaire démocrate, John McCain a critiqué la méthode de M. Obama qui, selon le sénateur de l'Arizona (sud-ouest), présente un plan pour l'Irak et l'Afghanistan avant même d'avoir rencontré les responsables militaires américains sur le terrain.

«Je note que (M. Obama) a parlé aujourd'hui de son plan pour l'Irak et l'Afghanistan avant même d'être parti sur le terrain, avant d'avoir discuté avec le général (David) Petraeus, avant d'avoir constaté les progrès réalisés en Irak et avant d'avoir posé pour la première fois le pied en Afghanistan», a dit M. McCain dans un communiqué diffusé par son équipe de campagne.

«Selon mon expérience, les missions d'information fonctionnent généralement mieux en sens inverse: d'abord vous évaluez la situation sur le terrain, ensuite vous présentez une nouvelle stratégie», a ajouté le candidat républicain.