La Grande-Bretagne a menacé lundi d'interrompre ses entraînements de militaires kényans, après la diffusion d'un reportage selon lequel une unité kényane entraînée par les Britanniques aurait commis des violations des droits de l'homme.

La chaîne britannique d'information télévisée Channel 4 News affirme dans un reportage diffusé lundi qu'une unité parachutiste de l'armée kényane, appelée la 20 Para, entraînée par l'armée britannique à la sécurité frontalière, a participé au Kenya à une opération contre une milice ethnique, qui a donné lieu à des viols, à des violences et à la disparition de dizaines de personnes.

Le gouvernement kényan a démenti ces allégations. Mais Londres a déclaré vouloir «urgemment» obtenir des précisions.

«Nous sommes profondément préoccupés par les allégations de violations des droits de l'homme commises par les forces de sécurité kényanes dans la région du Mont Elgon, et spécifiquement par les allégations concernant la 20 Para», a indiqué le ministère britannique de la Défense dans un communiqué.

«Un petit nombre de soldats de cette unité ont précédemment reçu du Royaume-Uni un entraînement très spécifique à la sécurité frontalière. Il n'y pas actuellement d'entraînement en cours entre le Royaume-Uni et la 20 Para, et nous demandons urgemment des précisions supplémentaires aux autorités kényanes», a déclaré le ministère.

«Si les allégations se révélaient véridiques, le Royaume-Uni ne reprendrait pas ses entraînements tant que nous n'aurions pas l'assurance que (ce problème) a été traité de manière appropriée», a prévenu le ministère.

Les entraînements assurés par l'armée britannique font partie de la stratégie de contre-terrorisme de la Grande-Bretagne. Dans le cas considéré, des membres de la 20 Para ont été formés à la sécurité frontalière pour empêcher des rebelles d'entrer au Kenya depuis la Somalie voisine.

Selon Channel 4 News, qui cite des habitants et des militants de la défense des droits de l'homme, la 20 Para a fait partie d'une opération dans la région du Mont Elgon, dans l'ouest du Kenya, contre une milice locale, les Forces de défense des terres des Sabaot (SLDF).