Les représentants des groupes rebelles du Darfour se sont félicités vendredi que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) ait l'intention de demander l'arrestation du président soudanais Omar el-Béchir.

«Alléluia. Je pense que la population du Darfour et les mouvements seront très heureux», a déclaré Sharif Harir du Mouvement de libération du Soudan SLM-Unité, en réaction à des informations selon lesquelles le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, compte réclamer un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour, en proie à un conflit depuis plus de cinq ans.

C'est «une bonne nouvelle pour le peuple du Darfour», a affirmé quant à lui Ahmed Hussein du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM).

«Ce sera une victoire historique pour l'humanité», a-t-il ajouté.

Le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Sean McCormack, a indiqué vendredi que le procureur de la CPI avait «l'intention de se rendre devant un panel de juges pour présenter des informations et réclamer un mandat d'arrêt», confirmant ainsi des informations de presse.

Cette annonce a donné lieu à une réaction soudanaise, par la voix du ministre soudanais des Affaires étrangères Al-Samani al-Wasilaa, qui a averti que toute mesure de la CPI visant le président Omar el-Béchir menacerait le fragile processus de paix dans cette province du Soudan.

Les deux porte-parole du SLM et du JEM ont indiqué «ne pas être inquiets».

«Il n'y a rien qu'ils puissent faire qu'ils ne sont pas déjà en train de faire», a affirmé M. Hussein.

Les deux porte-parole étaient à Genève pour assister à deux jours de travaux avec des fonctionnaires de l'ONU consacrés à la situation humanitaire au Darfour.