Le gouvernement français a annoncé jeudi la suppression de 83 sites ou unités militaires à partir de 2009, dans le cadre d'une réforme de l'armée destinée à faire des économies mais redoutée par les élus locaux, inquiets des répercussions économiques de ces restructurations.

Le «plan de modernisation de la Défense» dévoilé par le premier ministre François Fillon prévoit aussi 33 déménagements d'unité d'une ville à l'autre.

Au total, le gouvernement français prévoit 54.000 suppressions de postes dans la Défense dans les 7 ans à venir (sur 320.000).

Au terme de la réforme, «l'armée de terre aura perdu 20 régiments et bataillons», «l'armée de l'air 11 bases aériennes» et la Marine «une base aéronavale», a déclaré M. Fillon à la presse.

Les unités ou sites concernés sont de tailles très variables, de quelques dizaines de personnes à 2.502 personnes pour la base aérienne de Metz (est) appelée à fermer après 2011.

Ces restructurations sont prévues dans le cadre d'une réforme de l'armée annoncée en juin par le président Nicolas Sarkozy.

Cette annonce avait entraîné la mobilisation de nombreux élus locaux et syndicats, soucieux de défendre leurs unités et leurs installations militaires, notamment dans les petites villes où un régiment peut avoir un poids prépondérant dans l'activité locale.

A Mourmelon (est) notamment, où plus d'un millier de personnes avaient manifesté le 14 juillet, le régiment de chars de combat va finalement être maintenu, s'est réjoui le maire Fabrice Loncol.

A Cambrai (nord) en revanche, le maire François-Xavier Villain a exprimé son «amertume» après la confirmation de la fermeture de la base aérienne qui emploie environ 1.500 personnes, en dépit de la mobilisation des élus locaux.

Le ministre de la Défense Hervé Morin a assuré qu'«on ne touchait pas aux muscles» de l'armée.

Si 83 sites ou unités sont appelés à fermer, une soixantaine de sites doivent en revanche bénéficier de «renforcements opérationnels», allant de 50 à 800 personnes.